




Revenons briĂšvement sur ces
sujets dâactualitĂ© dont il faut ni ĂȘtre dupe, ni ignorer la rĂ©alitĂ©.


Le Ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, a prĂ©sentĂ© ce week-end les ambitions de lâEtat pour la rĂ©ouverture des trains de nuit en France et en Europe. Ces annonces sont triplement trompeuses et dĂ©cevantes:




Rien dans la situation actuelle des cheminots ne justifient un tel mouvement de grĂšve. Le dialogue social peut traiter des revendications salariales sans prendre en otage les usagers dans une sorte de rĂ©flexe pavlovien qui remonte Ă avant la rĂ©forme de la SNCF. En effet, aujourdâhui le statut a Ă©voluĂ©, prĂ©servant les situations antĂ©rieures tout en adaptant le nouveau cadre Ă la concurrence et aux nouvelles exigences, mais aussi Ă la rĂ©alitĂ© actuelle du travail des cheminots. LâEtat, câest Ă dire nous tous contribuables français, a repris 35 milliards de dette de la SNCF pour accompagner les rĂ©formes et la dĂ©lester du poids du passĂ© pour lui permettre de se moderniser et de relever les nouveaux dĂ©fis dâune mobilitĂ© verte et accessible Ă tous. Nous sommes donc en droit dâattendre un nouveau mode de fonctionnement plus respectueux des usagers. Cela montre aussi combien nos observations sur les insuffisances dâun management toujours pas rĂ©novĂ© au sein du groupe sont dâactualitĂ©. La gestion demeure encore trop en lien avec lâancien statut, alors que de nouvelles souplesses ont Ă©tĂ© introduites pour rĂ©pondre Ă la fois aux besoins de services et aux attentes nouvelles du personnel. Cette rĂ©novation du management au sein du groupe sera une de nos prĂ©conisations fortes.

SNCF RĂ©seau, la princpale des cinq sociĂ©tĂ©s anonymes composant le groupe SNCF, coiffe 28.100 kilomĂštres de lignes en France, 53.000 salariĂ©s, et un objectif annuel d’investissements de renouvellement de 3 milliards d’euros.
AprĂšs le frĂȘt depuis 2006, plusieurs compagnies souhaitent entrer sur le marchĂ© français des voyageurs, et le rĂŽle de SNCF RĂ©seau est de leur attribuer des sillons horaires en toute impartialitĂ©.
Plus il y aura de trains qui circulent, plus SNCF Réseau percevra de péages supplémentaires. Plus il y aura de trains qui circulent, plus la contribution à la transition écologique sera forte.
La concurrence devient un fait, avec cette semaine Trenitalia sur Paris-Milan, et d’autres demain comme Transdev en rĂ©gion Paca, Railcoop ou Renfe.
Au titre de cette rĂ©gĂ©nĂ©ration et modernisation du rĂ©seau, la question se pose de savoir sâil ne faut pas aller plus loin dans la sĂ©paration des activitĂ©s de SNCF Voyageurs et celles de RĂ©seau, qui gardent des liens financiers qui interrogent. Le lĂ©gislateur a confiĂ© Ă RĂ©seau une mission claire : celle d’assumer l’attribution des sillons et la tarification de l’infrastructure. Il s’agit d’assurer Ă tous les clients des dĂ©cisions justes, impartiales et Ă©quitables. Ces principes de base sont appliquĂ©s depuis longtemps, et toutes les demandes de capacitĂ©s de nouveaux acteurs sont examinĂ©es comme les autres.
Beaucoup s’inquiĂštent de savoir si la concurrence aura bien lieu, mais en rĂ©alitĂ©, on se trompe de cible : le principal obstacle au dĂ©veloppement de la concurrence, c’est l’Ă©tat vieillissant du rĂ©seau ferroviaire français. Car tous ces nouveaux entrepreneurs, il faut qu’ils puissent crĂ©er de la valeur pour leurs clients, avec des temps de parcours intĂ©ressants par rapport Ă la voiture, et sans alĂ©as techniques sur les voies. La responsabilitĂ© de RĂ©seau, mais aussi de lâEtat, est de remettre le rĂ©seau en Ă©tat. Dâautant quâen France, le prix Ă©levĂ© des pĂ©ages ferroviaires sur le rĂ©seau TGV est un paradoxe et un frein. En effet en France, l’Etat a considĂ©rĂ© comme modĂšle de financement que la rĂ©gĂ©nĂ©ration se ferait sur la base de la marge opĂ©rationnelle gĂ©nĂ©rĂ©e par RĂ©seau. Cependant, les pĂ©ages en France sont plutĂŽt dans le peloton de tĂȘte en Europe, et les nouveaux entrants, comme SNCF Voyageurs, trouvent cela cher.
Pour continuer à réduire les coûts et accroßtre la productivité, nous avons insisté sur la nécessité de financer par-delà la nécessaire régénération des voies deux programmes majeurs de modernisation :


Câest un point dâincohĂ©rence quâil faudra trĂšs vite levĂ©.





Câest sans doute un des enjeux majeurs du prochain mandat prĂ©sidentiel.
Retrouvez mon ci-dessous mon interview télévisée sur la Chaßne Public Sénat :