TRIBUNE : L’épuisement du verbe…

26 février 2024

🟣 TRIBUNE : L’épuisement du verbe…

Cette formule résume assez bien ce que nous vivons. Si la parole est forte en politique, elle ne peut durablement s’affranchir de l’action et plus encore des résultats. Surtout depuis que la confusion s’est installée entre « présider » et « gouverner », surtout depuis que le temps court, l’instantanéité sont devenus des référentiels absolus, dans un monde où la communication s’est trop souvent substituée à l’action …
Nous connaissons depuis de trop nombreuses années l’impuissance. Celle d’une nation, d’un État, d’une puissance publique, qui a perdu, à force de renoncements, son autorité et l’empreinte d’agir de manière tangible dans le quotidien de chacun et en faveur de l’avenir de tous. Alors même que cette même puissance n’a jamais autant prélevé la richesse nationale sans faire preuve de beaucoup d’efficacité dans l’usage de ses ressources.
La crise agricole que nous traversons en constitue un formidable symbole. Mais la crise du logement, celle de l’école ou de la santé, l’illustrent aussi parfaitement.
La première des raisons réside dans une perte de vision et d’anticipation, doublée désormais d’une absence de moyens juridiques et financiers. Quand nous en disposions encore, quand nous avions su rétablir cette capacité, au début de la Veme République ou au lendemain de la défaite de 1870, le verbe avait de la valeur parce qu’il était incarné. La France avait non seulement une voix, mais offrait aussi une voie à tous et d’abord à ceux qui s’engageaient par l’effort et le dépassement.
La marche forcée vers la « transformation » d’un modèle à bout de souffle ne semble pas soutenable, les soubresauts multiples le montrent. Surtout il semble que la méthode qui consiste pour l’essentiel à tenter d’aménager un système dépassé, ne soit pas la bonne. À ce titre, les annonces précipitées comme le « prix plancher », ou les orientations prises sans réelle études d’impact comme pour le tout électrique ou le zéro artificialisation des sols, s’apparentent davantage à des mots précipitées pour répondre à des maux anciens plutôt qu’à des actions efficaces.
Alors que faire?
Répondre par trois préalables : changer profondément nos institutions, réformer tout aussi profondément l’Etat et donner la parole aux Français (référendum et votation), pour renouer avec la confiance, trouver un nouvel élan démocratique et enfin décider au lieu de continuer à colmater.
Alors tout redeviendra possible et en particulier la capacité à nouer un nouveau pacte, un nouveau contrat social.





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