




Il s’agit d’agir, de rendre la liberté d’action aux collectivités, comme aux citoyens d’ailleurs, c’est un devoir, une impérieuse nécessité, une promesse d’équilibre et d’avenir…

Les ministres ont rappelé leurs engagements, leur volonté de simplifier, exemple à l’appui, sur la base notamment du rapport Ravignon, avec l’aval des associations d’élus et adossé aux travaux de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Je crois à leur sincérité mais doute de leur capacité à le faire en profondeur.

Il n’y aura pas de simplification sans réforme de l’Etat en profondeur, sans réelle décentralisation, sans qu’un terme soit mis au centralisme français qui nous étrangle !

– dépoussiérer le contrôle de légalité,
– renforcer le pouvoir de dérogation des Préfets,
– clarifier les conflits d’intérêt public / public,
– simplifier la gestion RH (réduction des actes),
– moderniser la fonction publique,
– simplifier les règles d’urbanisme,
– mieux protéger les élus locaux,
– accroître la liberté locale dans les modes de gestion,
– limiter le poids normatif des fédérations sportives,
– fusionner les dotations de soutien à l’investissement (avec le risque que cela se fasse avec une réduction des crédits et une perte de la spécificité rurale : nous aurons à y veiller!),
-…

Ce « Roquelaure » de la simplification n’a rien d’un grand soir, ne comporte aucune réelle ambition décentralisatrice qui « amaigrirait » enfin l’Etat pour le recentrer sur le régalien, ou qui traiterait enfin de la complexité du « millefeuille » de notre organisation administrative.
Pour autant, nous prendrons les petites avancées qui adviendront supprimant quelques irritants mais sans renverser la table et surtout sans rendre l’Etat humble et facilitateur, comme il devrait l’être dans un État moderne. Il faudra encore attendre pour une véritable révolution copernicienne!

Et pourtant, nous aurions tant besoin que les élus locaux puissent agir selon les mots de Marc Aurèle, que Marguerite Yourcenar a repris : « Construire, c’est collaborer avec la terre : c’est mettre cette marque humaine sur un paysage qui en sera modifié à jamais ». C’est tellement vrai ! Et pourtant chaque jour plus difficile ! C’est cette impuissance qui cause la crise démocratique que nous connaissons. Il y a urgence à agir, à agir vraiment !