Non au projet de loi relatif aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques pour les betteraves sucrières.
Non aux Néonicotinoïdes !
🟢 Ce projet est à contre temps, comme d’autres qui frappent encore nos territoires, refusent de vrais changements. La responsabilité, le courage et l’exemplarité appellent à le rejeter, d’autant qu’il présente de nombreuses fragilités, en droit comme en vision de l’avenir.
🟢 3 raisons me conduisent à voter non à ce projet de loi qu’il est curieux de voir venir devant la représentation nationale au lendemain de la conférence citoyenne sur le climat :
🟩 La première est liée à la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité qui a posé un principe clair de non régression du droit de l’environnement : « seule une amélioration constante est possible compte tenu des connaissances scientifiques et techniques. » Dans ce domaine comme dans d’autres, si nous voulons réinstaurer la confiance dans la parole publique, il me semble essentiel de ne pas revenir en arrière sur un acquis précieux. Tolérer une exception, c’est prendre un risque juridique, c’est ouvrir une brèche. Pas de recul juridique !
🟩 La deuxième est en rapport avec la réalité sanitaire : même si nous manquons encore de références, il est évident que l’impact d’un insecticide qui enrobe la graine, assimilable à un neurotoxique puissant, concerne bien-sûr la plante, mais aussi l’environnement, l’eau, le sol et nos assiettes. Par-delà l’impact sur l’environnement, la toxicité neurologique, les perturbateurs endocriniens interrogent pour notre santé. Pas de recul pour la santé !
🟩 La troisième est agronomique : L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a conclu en 2018 que des alternatives existaient, conciliant production et protection des écosystèmes. Il faut avancer en ce sens sans compromis. Pas de recul pour les abeilles et la biodiversité !
🟢 Je ne développe pas les éléments économiques qui relèvent d’abord de l’évolution climatique (sécheresse) et de l’hyper-compétitivité du secteur et qui doivent et peuvent trouver des réponses dans la réorientation de la PAC et dans le PSN pour soutenir une agriculture durable et résiliente, mais aussi au travers de mesures protectionnistes adossés à une exigence environnementale sur les produits d’importation. Il ne s’agit en effet pas d’admettre chez nous des produits issus d’une agriculture qui ailleurs admettrait des produits que nous refusons. Il s’agit de trouver les moyens d’aider nos agriculteurs en phase de transition, mais pas de leur imposer des produits dangereux d’abord pour eux.
🟢 Par ailleurs, si l’on veut contribuer politiquement à l’ouverture du chantier de la réinvention d’une action en faveur de l’environnement pragmatique et non punitive, il convient d’agir de manière responsable et exigeante. Cette question doit ainsi s’inscrire dans une relation au temps long et dans notre rapport au vivant à réinventer. Elle nécessite une approche très transversale : santé, agriculture, alimentation, mobilité. Elle relève en fait d’un nouvel humanisme à inventer. Ce projet de loi est l’occasion de le réaffirmer avec force pour ne pas laisser à quelques-uns le monopole de l’environnement, alors que c’est à notre agriculture, à notre ruralité, de l’incarner. Il importe donc d’être sage et responsable, de laisser parler le bon sens paysan, même quand il rejoint une écologie métropolitaine qui s’est arrogée le privilège de l’environnement, alors même que ses valeurs sont d’abord conservatrices.
🟢 Le rejet de ce projet de loi aurait été une chance pour les agriculteurs. Exerçant ma liberté de vote à laquelle je m’étais engagée, j’ai voté contre.