Il va falloir choisir.

6 septembre 2021
📌 La séquence qui s’est jouée la semaine dernière à Marseille n’a pas fait l’objet de beaucoup de commentaires qui la mettent en perspective. Seule Cecile Cornudet, ou presque, dans son édito des Échos de jeudi dernier a commencé à le faire (voir article joint).
📌 Pour moi, cette séquence symbolise 3 questions essentielles qui ancreront les débats de la prochaine élection présidentielle :
📍La première est celle de nos institutions, du rapport aux territoires, de la décentralisation. L’Etat vient en effet au secours de la mairie de Marseille pour engager notamment des travaux dans les écoles de la ville ou pour mobiliser des crédits en faveur d’autres services municipaux. Cela pose au moins deux questions : Faut-il recentraliser tous les services au niveau de l’Etat? Faut-il être en difficulté, n’avoir pas géré sa commune, pour être aidé ? Cela va à l’encontre de la responsabilité de proximité que nous attendons et de l’efficacité que cela permet.
📍La deuxième est celle du soutien, du rapport entre l’urbain et le rural dans notre pays. Comme le dit Jean Rottner, Président de la Région Grand Est, cité dans l’article des Échos : « Aujourd’hui la véritable attente est dans les petits territoires ». Or que voit-on avec cette séquence marseillaise : une nouvelle déferlante de crédits pour la ville et ses quartiers, sans aucune assurance que cela règle le moindre problème. A-t-on évalué les crédits déjà distribués à Marseille ou dans les banlieues au cours des années précédentes? Non bien sûr!
📍La troisième est celle de notre modèle de société. Il semble qu’il soit toujours donné une prime aux mauvais élèves, aux métropoles qui concentrent tous les problèmes : insécurité, délits en tout genre, difficulté d’intégration, problèmes sociaux et environnementaux …, alors même que ces mêmes villes concentrent aussi la richesse et qu’on continue à avoir un modèle de développement métropolitain dans notre pays quoiqu’on en dise. Quand on injecte 100 d’argent public dans les villes, on met 1 dans nos territoires périphériques. L’existence de la pauvreté et de difficultés sociales ne peuvent à elles seules tout justifier. Il y a aussi en milieu rural de la pauvreté et de la souffrance qui ne génèrent pas les mêmes débordements inacceptables. Jusqu’à quand va-t-on continuer à éteindre des incendies à grand coup d’argent public, qu’on n’a pas ou qu’on n’a plus par ailleurs, sans repenser notre modèle de société? Jusqu’à quand la France rurale et silencieuse va-t-elle l’accepter?
📌 C’est pourquoi il me semble essentiel de poser cette question fondamentale de nos territoires, de la réelle représentation de nos populations, de l’aspiration d’une majorité de français à vivre « à la campagne », lors du débat présidentiel qui s’ouvre. A côté des questions de l’autorité et du travail, de la sécurité et de l’immigration, du rapport entre économie et écologie, celle de nos institutions, du rapport entre le national et le local, de la place de nos territoires dans la République, me semble majeure. Elle guidera mon engagement. Elle regroupe des questions aussi essentielles que celles de l’école, de la santé, de l’agriculture et de l’alimentation, de la relocalisation des emplois publics et privés, de la mobilité, du logement, du numérique… Si nous ne réinventons pas ce modèle, les conséquences qu’ont connues récemment les États-Unis ou le Royaume-Uni se présenteront aussi chez nous. Les gilets jaunes en ont été un premier révélateur.
📌 Cette question doit nous mobiliser tous, par-delà tout clivage partisan ou territorial, pour retrouver du commun et nous permettre d’écrire un nouveau récit national.
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