Et si les maires engageaient la décoincidence…

22 novembre 2023

❗️ET SI LES MAIRES ENGAGEAIENT LA DECOINCIDENCE …

📌Pour la deuxième année consécutive Emmanuel Macron ne se rendra donc pas au Congrès des maires de France. De quoi mettre en colère de nombreux édiles locaux. Emmanuel Macron et les maires, c’est un grand « je t’aime moi non plus »… Enfin plutôt un grand « moi non plus »… Et visiblement la câlinotherapie ne suffit plus : « Je suis élu pour travailler, pas pour aller déguster des coupes de champagne et des petits fours », explique André Laignel, vice-président de l’AMF qui refuse de servir de faire-valoir au président de la République, qui a invité quelque maires à l’Elysee plutôt que de se déplacer à leur congrès.

📌La bienveillance des maires à l’égard d’un président jupitérien et hors-sol, ontologiquement méfiant avec les corps intermédiaires, n’aura pas été payée en retour. Pourtant lors du Grand débat post gilets jaunes, pendant la crise Covid et enfin avec les émeutes urbaines de l’été 2023, les maires ont sauvé la République et offert au chef de l’Etat des sorties de crise qu’il a un peu vite oubliées.

📌Le fond de l’affaire est que l’Etat français se meurt non seulement par manque d’autorité (et la justice pénale y est pour beaucoup) mais aussi par excès de bureaucratie et de jacobinisme. En 2023, on ne peut pas gouverner un pays aussi complexe en faisant tout remonter au préfet ou au ministre, pardon à Matignon ou à l’Elysée.

📌Si la France ne veut pas sombrer dans une révolution style France Insoumise, une autre révolution pourrait remettre le pays d’équerre : la « révolution » des maires, celle qui consiste à faire décoïncider un système vertical à bout de souffle.
La « révolution » des ruralités et des villes moyennes. Celle de ces 34000 décideurs locaux et de ces centaines de milliers de conseillers municipaux, auxquels il faut ajouter les élus départementaux et régionaux, mais aussi les parlementaires ancrés dans leurs territoires, qui sont les poumons et les cœurs vibrants de la France.

📌Il faut une France décentralisatrice et décentralisée. Une grande loi digne de la loi Defferre des années 1980. Autonomie financière, libertés d’agir, différenciation réelle, pouvoirs élargis d’action et d’investissements, réponse pénale à la hauteur des violences subies par les maires, statut et rémunérations forte des élus, référendums locaux, pouvoirs de police, une clarification des missions de chaque tranche du mille-feuille administratif local, une reprise en main des décisions par les Maires sur les inter-communalités, necessaires au service de leurs communes, une nouvelle politique d’aménagement du territoire et surtout un nouveau contrat politique laissant à l’Etat le régalien et les enjeux stratégiques et aux pouvoirs locaux les affaires du quotidien des Français. Et ce en sortant des contrôles et des normes, que celui-ci impose par défiance.

📌Malheureusement, depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le Président de la République a brillé par son mépris parfois, sa condescendance souvent et son jacobinisme jupitérien toujours à l’égard des collectivités locales. Le manque de confiance de l’État vis-à-vis des élus locaux a nui gravement à la relation entre les Français et la vie politique nationale.

📌Les maires ne sont pas qu’à portée d’engueulade, on n’ose plus dire de baffes, car hélas c’est chaque jour davantage vrai. Ils sont aussi à portée de solutions pour leurs administrés et pour la France. C’est ce que dit le Sénat depuis longtemps avec des propositions concrètes et prêtes à être mises en œuvre, ce que dira aussi demain très certainement Davis Lisnard, maire de Cannes, président de l’AMF (Association des Maires de France), lors de la conclusion du 105eme congrès des maires de France.

📌Il est grand temps d’inverser la pyramide France, quitte à faire une nouvelle révolution française, girondine et pacifique. Il est grand temps de faire décoïncider les choses !

💬 « Dé-coïncider, ce n’est pas invoquer le grand Soir, crier à la Rupture, sacrifier au grand mythe de l’Innovation. Mais c’est tenter de défaire modestement, du dedans même de la situation engagée, les formes d’adaptation et d’adhérence qui l’enlisent et l’immobilisent. Car c’est en s’en décalant, en se dégageant de l’obédience d’où vient leur emprise, qu’on pourra rouvrir des possibles. » Décoïncidences François Jullien





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