
Enfin, la question des salaires, de la hausse des salaires, ne peut, elle non plus, être plus longtemps ignorée. Elle peut nous engager dans un mouvement macro-économique inflationniste non maîtrisé, et pourtant elle est une nécessité pour beaucoup. Elle nécessitera un questionnement profond non seulement de l’évolution des prix (les professionnels de l’alimentation annoncent des hausses à venir conséquentes), de la juste rémunération de nos productions agricoles et lndustrielles, mais aussi du niveau de rémunération. On le voit déjà avec des approches sectorielles, mais la nécessité d’un rebasage plus large passera aussi par le questionnement du financement de notre système de protection sociale qui pèse encore trop sur les seuls salaires. C’est d’autant plus pénalisant dans un pays qui vient d’atteindre un niveau de déficit commercial inégalé de 100 milliards d’euros, qui dépend de financement extérieur pour sa dette qui avoisine les 3000 milliards d’euros, et qui ne peut laisser planer le risque non seulement d’une stagnation des salaires, mais aussi du passage d’une faible rémunération de l’épargne à un risque de « confiscation » du fait de fondamentaux économiques trop dégradés.