
En cette période de grand froid, nous entendons des messages pour être eco-responsables et économiser notre énergie électrique. C’est bien sûr souhaitable et si des coupures ponctuelles peuvent exister, il ne faut pas non plus faire peur avec le fantasme d’un black-out!
Pour autant, il importe que les choix énergiques de notre pays soient transparents et réfléchis. Cela doit éviter les fake news comme les mauvaises surprises.

Ainsi, la question de notre mix-énergétique est essentielle. On ne saurait se couper du nucléaire qui est notre salut tant au niveau de notre indépendance énergétique, que du coût pour les usagers, que de l’impact carbone. Il produit ce jour, malgré des réacteurs à l’arrêt, 62% de notre électricité. A ce titre le programme pluriannuel de l’énergie (P.P.E) qui fixe les orientations du pays et le schéma qui arrête sa déclinaison régionale doivent être connus, partagés et débattus.

Je déplore donc que le Parlement, alors qu’on parle d’une future loi sur le climat et même d’un référendum, n’ait pas été saisi sur la stratégie énergétique de notre pays pourtant arrêtée par le Gouvernement le 23 avril dernier. La fermeture de Fessenheim, la limitation de notre production nucléaire du fait des difficultés de maintenance en période Covid notamment, nous mettent déjà en difficulté. Cela nous oblige aussi à importer de l’électricité produite par des centrales à charbon en Allemagne, ce qui est contraire à tous nos engagements environnementaux.

Le Cantal quant à lui consomme un tiers de moins qu’il ne produit. Je propose à ce titre de trouver pour nos territoires, nos collectivités, une valorisation supplémentaire de cet apport en énergie propre à notre pays. Surtout, il importera de veiller à ce que la contribution complémentaire du Cantal en énergie renouvelable ne se fasse que via le solaire, pour éviter dans notre territoire dont les paysages sont le premier patrimoine, l’implantation de nouvelles éoliennes.
Enfin, au niveau national, le débat doit aussi porter sur deux sujets majeurs :
L’électro-mobilité face à l’enjeu du développement de la voiture électrique auquel nous pouvons faire face en termes de productions et tirer des gains environnementaux,

Le stockage de l’électricité pour lequel nous n’avons pas de réponse à 15 ans mais où débutent des expérimentations et où nous devons investir fortement en complément de la filière hydrogène,

Ces questions sont essentielles pour notre pays comme pour le Cantal. Sans parler bien sûr de la garantie en approvisionnement, notamment en période d’intempéries comme nous venons d’en connaître, qui doit être assuré. Mes pensées et ma solidarité vont à ceux qui ont vécu dans la difficulté cette période.
J’abordais ce sujet ce matin lors d’une réunion en visio avec les responsables régionaux de R.T.E et j’aurais prochainement l’occasion d’y revenir au Parlement comme sur le terrain. A ce titre, le choix d’implantation d’un futur poste électrique de grande capacité au sud Aurillac, en complément des travaux sur l’ensemble du réseau existant pour en accroître la capacité, doit se faire dans la transparence à partir d’arguments techniques assurant la sécurité et la performance de notre desserte.
L’énergie, comme l’eau, produites dans le Cantal sont des richesses et des biens communs. Il nous appartient de les préserver et de les valoriser.