📈💰📉 Situation de nos finances publiques et choix dĂ©mocratiques : une RĂ©gion vertueuse, un État exsangue.

24 juin 2022
🧼 PrĂ©sent hier en commission des finances au SĂ©nat et aujourd’hui Ă  celle de la RĂ©gion avant la session de la semaine prochaine, j’ai souhaitĂ© vous faire partager un contraste saisissant.
đŸ©žPour autant, la situation globale de nos finances publiques nationales aura un impact pour tous : contribuables, citoyens, collectivitĂ©s, entreprises 
 Ce dĂ©bat n’a pas eu lieu lors des Ă©lections prĂ©sidentielles et guĂšre plus lors des lĂ©gislatives. Toutes les dĂ©cisions : trajectoire de nos finances publiques adressĂ©e Ă  Bruxelles, rĂ©vision de la politique monĂ©taire de la BCE (taux directeur et rachat de dette)
 ont Ă©tĂ© renvoyĂ©es Ă  l’étĂ©. Pourtant nos indicateurs sont dĂ©jĂ  largement dans le rouge. Le plus inquiĂ©tant Ă©tant celui de notre dĂ©ficit abyssal du commerce extĂ©rieur qui montre Ă  la fois notre fragilitĂ© industrielle, la limite de nos politiques de relance et le risque fort d’importation de l’inflation.
đŸ©žC’est avec courage et justice que nous allons devoir nous y attaquer pour Ă©viter un scĂ©nario Ă  la grecque, en cessant de dĂ©penser ce que nous n’avons pas, en augmentant la place du travail, en changeant de systĂšme et en privilĂ©giant les rĂ©ponses Ă  apporter Ă  nos territoires en besoin de services publics et d’infrastructures.
Nous avons aussi besoin de transparence et de vérité sur nos finances publiques.
🧼 Commission des finances de la RĂ©gion :
GrĂące Ă  une maĂźtrise de nos dĂ©penses de fonctionnement, la Region Auvergne RhĂŽne-Alpes a pu consolider un haut niveau d’épargne. L’épargne est en effet stabilisĂ©e dans le compte administratif 2021 Ă  784 M€, en hausse de 87% par rapport Ă  2015. En consĂ©quence, et sans aucune augmentation de la fiscalitĂ©, la RĂ©gion a pu Ă©tablir un niveau d’investissement exceptionnellement Ă©levĂ© : 1.414 M€ en 2021. La soutenabilitĂ© de cette progression des investissements rĂ©sulte d’une gestion saine et rigoureuse sans dĂ©grader les ratios d’endettement (capacitĂ© de dĂ©sendettement stabilisĂ©e Ă  3,7 ans contre 6 ans pour la moyenne nationale des rĂ©gions).
đŸ©žCes performances budgĂ©taires ont amenĂ© l’agence internationale de notation Standard and Poor’s Ă  reconduire la notation AA de la collectivitĂ©, notation maximum pouvant ĂȘtre attribuĂ©e Ă  une collectivitĂ© locale française. L’agence considĂšre mĂȘme que la qualitĂ© de crĂ©dit intrinsĂšque de la RĂ©gion peut ĂȘtre portĂ©e un cran au-dessus Ă  « aa+ ».
Cette qualitĂ© de gestion permet un soutien fort dans les trois grands domaines d’action de la Region : Transports, Éducation / Formation, Action Ă©conomique, mais aussi bien au-delĂ , au niveau de la santĂ© et du soutien Ă  nos territoires en particulier. A noter Ă©galement, les mesures d’urgence rĂ©gionales dĂ©bloquĂ©es Ă  l’occasion de la crise sanitaire.
đŸ©žLe montant global du budget 2021 exĂ©cutĂ© en dĂ©penses s’élĂšve Ă  6,9 milliards d’euros, dont 3,6 en fonctionnement et 3,3 en investissement.
🧼 Avertissement de la Banque de France quant à la situation financiùre de la France.
La France s’installe dans la croissance molle, selon la Banque de France, la progression du PIB ne serait en effet que de 2,3 % en 2022, et ralentirait encore Ă  1,2 % l’an prochain. Cette prĂ©vision peut mĂȘme d’ailleurs encore sembler optimiste.
đŸ©žLe second quinquennat d’Emmanuel Macron s’amorce sous de sĂ©vĂšres auspices, largement cachĂ©s jusqu’à ce jour. Alors que la situation macroĂ©conomique inĂ©dite pourrait exiger une grande rĂ©activitĂ© de l’exĂ©cutif, les Ă©lections lĂ©gislatives contrarient en outre les projets du chef de l’État qui a tant habituĂ© les français « au quoi qu’il en coĂ»te » qu’il est difficile de rĂ©pondre aux extrĂȘmes et d’écouter les responsables. Textes sur le pouvoir d’achat attendus dĂ©but juillet, budget 2022 en prĂ©paration, future rĂ©forme des retraites
 Nous attendons de connaĂźtre les projets de loi du gouvernement pour voir comment rĂ©pondre en responsabilitĂ© aux besoins de nos concitoyens en sortant de la logique des chĂšques pour mieux valoriser le travail et les salaires nets.
đŸ©žCroissance en berne, inflation historique, surendettement : l’Hexagone ne peut pas s’offrir des annĂ©es d’enlisement, comme le rappellent les prĂ©visions macroĂ©conomiques de la Banque de France, publiĂ©es ce mardi. Alors que plus personne n’espĂšre une rĂ©solution rapide de la crise ukrainienne, l’institution a nettement revu Ă  la baisse ses derniĂšres projections datant de mars. Le coĂ»t total de la guerre en Ukraine pour l’économie française devrait en effet dĂ©passer les 50 milliards d’euros entre 2022 et 2024.
Le choc de la guerre se diffuse Ă  l’économie hexagonale par deux canaux : une rĂ©duction de la croissance et une augmentation de l’inflation. Dans ce contexte, le produit intĂ©rieur brut (PIB) du pays progresserait de 2,3 % cette annĂ©e, avant 1,2 % en 2023 et 1,7 % en 2024. Le relatif dynamisme de 2022 s’expliquant essentiellement par un effet d’acquis de 2021. La Banque de France ne s’attend en effet Ă  rien de mirifique pour cette annĂ©e. Elle table sur une croissance de 0,25 % au second trimestre, puis sur un rythme de progression trĂšs faible au second semestre.
Le marché du travail résisterait relativement bien à ce ralentissement, avec une faible remontée du chÎmage à horizon 2023-2024. LégÚrement en dessous de 8 %, le taux de chÎmage resterait néanmoins supérieur au niveau enregistré en 2019.
đŸ©žEn corollaire, l’inflation, qui s’est diffusĂ©e des secteurs de l’énergie ou de l’alimentaire vers l’ensemble du panier du consommateur, s’envolerait Ă  5,6 % en moyenne cette annĂ©e, puis 3,4 % en 2023 et enfin 1,9 % en 2024. L’augmentation des prix provoquerait en 2022 un repli du pouvoir d’achat de 1 %, malgrĂ© le dynamisme des salaires et les mesures de soutien dĂ©jĂ  mises en place (bouclier tarifaire, remise Ă  la pompe, refonte du barĂšme kilomĂ©trique) ou promises dans la future loi pouvoir d’achat (relĂšvement du point d’indice, revalorisation des prestations sociales
). Mais ce ne sont lĂ  que des pis aller
.
đŸ©žDu cĂŽtĂ© des finances publiques, la Banque de France table sur un lĂ©ger assainissement des comptes en 2022, puis une stabilisation des ratios de dĂ©ficit et dette en 2023 et 2024. Peut-on vraiment le croire? Le dĂ©ficit resterait supĂ©rieur au seuil des 3 % du PIB des traitĂ©s europĂ©ens, tandis que la dette « se stabiliserait un peu en dessous de 110 % du PIB en 2023-2024 ». Cette projection rĂ©vĂšle le relatif optimisme de la banque centrale quant Ă  une stabilisation des taux d’intĂ©rĂȘt Ă  cet horizon, alors que les obligations françaises Ă  dix s’échangent en ce dĂ©but de semaine Ă  2,3 % contre – 0,1 % Ă  la fin de l’annĂ©e derniĂšre.
Prudente, la Banque de France prĂ©sente aussi un scĂ©nario dĂ©favorable, pour prendre en compte un risque d’accĂ©lĂ©ration des tensions sur les marchĂ©s de l’énergie et alimentaire. Dans ce scĂ©nario, le PIB progresserait de 1,5 % en 2022 avant de reculer de 1,3 % en 2023.
đŸ©žIl est Ă  craindre que ce scĂ©nario soit encore hĂ©las trop optimiste. Nous allons devoir prendre des mesures fortes pour faire face au mur de la dette qui se prĂ©sente Ă  nous en 2023. D’ores et dĂ©jĂ , nous savons que les 39 milliards d’euros de frais financiers de 2021, augmenteront au moins de 33% en 2022, avec un accroissement de 13 milliards de ces frais financiers. Des projections nous laissent Ă  penser que la charge de la dette pourrait atteindre 90 milliards d’euros d’ici la fin du septennat ❗
đŸ©žEn effet, et en dĂ©pit d’une intervention en urgence de la Banque centrale europĂ©enne (BCE), la rĂ©alitĂ© est sans appel : de nombreux pays de la zone euro sont en train de vivre leur plus grave krach sur les obligations depuis 1994. A commencer par la France. De janvier 2021 Ă  juin 2022, le taux d’intĂ©rĂȘt des obligations de l’Etat français Ă  dix ans est passĂ© de -0,4 % Ă  2,4%, soit 2,8 points d’augmentation. Pour retrouver une tension identique en si peu de temps, il faut remonter au krach obligataire de 1994, qui s’était notamment traduit par une hausse de ce mĂȘme taux d’intĂ©rĂȘt de 5,6% Ă  8,4%. Les tensions ont Ă©tĂ© encore plus fortes en Italie, oĂč le taux d’intĂ©rĂȘt Ă  dix ans des obligations d’Etat est passĂ© de 0,5% en janvier 2021 Ă  4,2% les 14 et 15 juin 2022. En GrĂšce, et sur cette mĂȘme pĂ©riode, celui-ci s’est tendu de 0,6% Ă  4,7%.
🧼 Il est temps de mettre fin Ă  la confusion dĂ©mocratique et de respecter le suffrage universel. Notre rĂ©gime est parlementaire. Ce que certains qualifient de crise dĂ©mocratique n’est en fait qu’un retour Ă  la dĂ©mocratie parlementaire qui veut que le PrĂ©sident prĂ©side, le Gouvernement gouverne, le Parlement dĂ©batte et dĂ©libĂšre. Cela donnera de la clartĂ© pour tous. Cela dĂ©gagera des majoritĂ©s de convictions, de valeurs, d’idĂ©es et de projets pour enfin prendre des dĂ©cisions sortant du court terme et d’un populisme introduit par le « quoi qu’il en coĂ»te » qui a gangrenĂ© notre systĂšme.
Pour ma part ma boussole suivra 5 directions prioritaires, permettant de garantir notre souveraineté budgétaire, pour adopter les textes qui nous serons soumis et proposer des amendements :
📍Redonner du prix au travail, qu’il convient en outre de libĂ©rer, en favorisant une rĂšgle du +20 / -20 : celui qui travaille doit avoir la garantie de gagner 20% de plus que les revenus de substitution auxquels il pourrait prĂ©tendre, et celui qui refuse de travailler doit perdre 20% de ses revenus de substitution aprĂšs une pĂ©riode raisonnable Ă  dĂ©terminer, tout en gardant une vraie solidaritĂ© pour ceux en ont vraiment besoin et font face Ă  des accidents de la vie,
📍Faire reposer notre systùme de protection sociale sur d’autres bases que celle du revenu du travail pour le sauvegarder faute de quoi nous n’en aurons bientît plus les moyens,
📍Limiter Ă  20% les effectifs supports par rapport Ă  ceux qui produisent le service public, notamment dans la santĂ©, l’éducation et la sĂ©curitĂ© pour retrouver des marges en redĂ©ployant des moyens humains devant les personnes, et plus globalement dĂ©bureaucratiser tout ce qui peut l’ĂȘtre,
📍Garantir une redistribution de moyens vers les territoires pĂ©riphĂ©riques : 1€ investi en ruralitĂ© pour 1€ investi en mĂ©tropole, plus aucune rĂ©duction des services publics et au contraire dĂ©but de la reconquĂȘte, mesures contraignantes pour lutter contre les dĂ©serts mĂ©dicaux, mise Ă  niveau des dotations aux collectivitĂ©s (un habitant rural vaut autant qu’un habitant urbain, reconnaissance des charges liĂ©es au territoire et non Ă  l’habitant),
📍Accorder une prioritĂ© aux mesures en faveur de la jeunesse, chaque fois que des choix sont nĂ©cessaires.
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