En engageant ce travail, j’ai pris connaissance de l’initiative déjà existante de la part de mon collègue Patrick Chaize, Sénateur de l’Ain, qui a proposé en 2019 une PPL qui vise le même objectif et qui n’a pas encore été inscrite à l’ordre du jour du Sénat. J’ai donc choisi pour plus d’efficacité de rejoindre son initiative et de militer pour son examen lors de la prochaine session parlementaire, avec sans doute quelques amendements.
Toutefois, si les autoritĂ©s locales devaient systĂ©matiquement opter pour la dissolution des sections de commune, ces dispositifs de transfert tomberaient en dĂ©suĂ©tude Ă leur tour. La proposition de loi ne prĂ©voit cependant pas leur suppression ou leur adaptation, puisque l’on juge prĂ©fĂ©rable d’apprĂ©cier ultĂ©rieurement, Ă la lumière de l’expĂ©rience, si la possibilitĂ© de dissoudre une section de commune rend de fait inutiles les dispositifs de transfert existants ; dans certains cas, en effet, les autoritĂ©s locales pourraient prĂ©fĂ©rer une solution moins stricte qu’une dissolution irrĂ©versible, et cette facultĂ© leur est donc laissĂ©e.
Les hypothèses qui permettraient au conseil municipal de prononcer la dissolution d’une section de communes recoupent celles qui, aujourd’hui, permettent au reprĂ©sentant de l’État de prononcer le transfert des biens, droits et obligations d’une section de commune Ă la commune.
Le premier cas de possibilitĂ© de dissolution par le conseil municipal s’inscrit dans le cas d’une demande de la commission syndicale ou, en l’absence de commission syndicale, de la moitiĂ© des membres de la section. Le second cas rĂ©sulte de l’absence de constitution de la commission syndicale en application du 2° de l’article L. 2411-5 du CGCT. Les Ă©lecteurs pourraient ĂŞtre informĂ©s par le reprĂ©sentant de l’État des consĂ©quences de leur abstention. Une telle exigence n’est pas formellement posĂ©e par la prĂ©sente proposition de loi dans la mesure oĂą elle semble relever du domaine du pouvoir règlementaire. Il n’en demeure pas moins que leur manque d’intĂ©rĂŞt pour la section serait indiscutablement Ă©tabli si, au moins lorsqu’il adresserait la seconde convocation, le reprĂ©sentant de l’État avertirait les Ă©lecteurs que, Ă dĂ©faut de se rendre aux urnes pour au moins la moitiĂ© d’entre eux, le conseil municipal aurait la possibilitĂ© de prononcer la dissolution de la section.
J’insiste aussi sur le coût de gestion que génère pour la commune la situation actuelle des biens de section qui représentent parfois un temps d travail administratif supérieur à celui des affaires publiques de la commune, alors même que les biens de sections figurent dans la sphère privée. Cela constitue en soi une difficulté.