Cycle exceptionnel dans le cadre de la préparation de l’élection présidentielle proposé par Les Entretiens de Royaumont, le Collège des Bernardins et l’Institut Montaigne : « Quelles sont les valeurs centrales pour l’exercice de la responsabilité de Président de la République ? »

Première valeur : Le courage.

J’ai assisté, en qualité d’auditeur ancien et fidèle, ce lundi à cette première série de conférence au Collège des Bernardins. Alors que la date de l’élection présidentielle se rapproche en des temps agités, Les Entretiens de Royaumont restant fidèles à leur ADN et à leur aspiration de demeurer une boussole de sens, permettant à chacun de s’arrêter, réfléchir, prendre le temps de confronter sa pensée à celle d’autrui, ont décidé de lancer avec le Collège des Bernardins et l’Institut Montaigne un cycle de réflexion consacré aux valeurs personnelles centrales pour l’exercice de la responsabilité de président de la République, et qui au fond devraient logiquement déterminer le choix des Français pour un ou une candidate aux côtés des propositions programmatiques. Je crois que ces temps de réflexion et d’éclairage sont indispensables et que les Français ne peuvent choisir leur représentant à partir de simples tweets ou de petites phrases.

Dans le cadre et la temporalité si contrainte qu’implique la vie politique, comment faire preuve de courage ? Qu’est-ce que le courage en politique ? Et qu’est-ce qu’avoir du courage dans la vie ?
Pour échanger autour de ces questions introduites par Monique Canto-Sperber, philosophe et ancienne directrice de l’Ecole Normale Supérieure, cinq oratrices et orateurs sont intervenus :
– Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies.
– Bernard Emié, directeur général de la DGSE.
Isabelle Marie, rédactrice en chef adjointe, TF1, auteure de Fin de droits.
-Arnaud Vaissié, président-directeur général d’International SOS.
– Alain Juppé, ancien Premier ministre.

Le courage se loge souvent au cœur de la fragilité, dans une capacité à surmonter la peur. Comme le disait Socrate, être courageux « c’est tenir son poste, servir ». Sous tendu par la vérité, le courage correspond à l’optimisme de l’action.
Patrick Pouyanné a utilement rappelé le discours d’Alexandre Soljénitsyne sur Le Déclin du courage, prononcé à Harvard le 8 juin 1978. J’encourage chacun à le lire ou le relire.
On peut en tirer

idées forces :

On ne peut pas être courageux sans que quelque chose nous dépasse, en s’inscrivant dans le collectif. C’est au dirigeant de consulter, d’écouter, de construire une vision et de la faire partager.

Le courage appelle une prise de risque personnelle pour trancher, prendre des décisions. C’est d’abord celle des dirigeants mais aussi des « invisibles » qui font si souvent preuve de courage.

Le courage nécessite qu’on entraîne les autres derrière soi : cela signifie qu’il convient de donner du courage aux autres : d’encourager, pour cela il faut y mettre du cœur, montrer l’exemple.