🏛️ Présentation du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025 en commission des finances au Sénat : l’esprit de responsabilité doit l’emporter.
👉 Nous avons entendu ce matin en audition Pierre Moscovici, Président du Haut Conseil des Finances Publiques, puis les ministres de l’économie, Antoine Armand et des comptes publics, Laurent Saint-Martin, venus présenter le PLF 2025 adopté la veille en Conseil des ministres.
👉 La situation financière de la France est grave. La dette a augmenté en 7 ans de plus de 1200 milliards d’euros, nous empruntons à des taux supérieurs à ceux de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal, notre déficit ne cesse de se creuser et aucune réforme de l’État n’a été engagée. Mais par delà les constats, désormais largement partagés, face à cette situation inédite et de grande fragilité, nous devons sans délai nous tourner vers les solutions, vers l’avenir, avec courage et sincérité.
👉 Dans ce contexte d’urgence absolue, notre nouveau Premier ministre Michel Barnier a la lourde tâche de porter un budget de colmatage du « bateau France » en train de couler. Impôts et rabot sur les dépenses sont des solutions d’urgence, faute de reformes structurelles, et ce budget ne plaira à personne, mais j’ai la conviction que l’esprit de responsabilité doit l’emporter même s’il sera parfois injuste que certains paient la note qul’ils n’ont pourtant pas générée. Il nous revient d’abord d’éviter la crise financière qui guette notre État en faillite et dont les plus fragiles seraient les premières victimes. La crédibilité, la souveraineté, de notre pays sont en jeu. Depuis 7 ans, et en fait bien avant, mais avec une accélération folle depuis et alors que nous ne sommes plus dans une situation de crise, nous avons perdu le contrôle de nos finances publiques.
👉 Aux donneurs de leçon de tout bord je recommande un quart d’heure de décence avant d’attaquer Michel Barnier. Sa tâche est impossible ou presque tant le poids de la dette ne nous permet plus d’agir et tant son coût est un boulet qui interdit une action publique efficace. Aucun frein n’a été mis au « quoi qu’il en coûte » et à « l’argent magique » depuis des années, aucune réforme structurelle n’a été menée pour réduire le train de vie de l’État, supprimer les doublons. Aucune chasse aux dépenses inutiles n’a été faite. Aucune réduction de dépense n’a accompagné les surpressions d’impôts parfois hasardeuses comme celle de la TH. Emmanuel Macron et Bruno Le Maire portent une lourde et grave responsabilité. Ceux qui les ont soutenus dans cette dérive ne peuvent aujourd’hui impunément venir donner des leçons.
👉 Nous devons reconstruire un nouveau « bateau France », celui d’un État qui concentre ses efforts sur ses trois missions essentielles : protéger, éduquer, soigner. Un État qui lâche prise sur le reste en faisant confiance aux acteurs publics et privés. Un comité de la hache doit s’attaquer à toutes les dépenses et les normes inutiles et faire la chasse au gaspillage de l’argent public à tous les étages.
C’est possible, beaucoup d’acteurs publics ou privés ont déjà su le faire, il le faut désormais pour la France.
👉 Dans cette attente, nous devons examiner et amender ce PLF 2025 pour aller vers un horizon bien lointain (2029) de retour au 3% de déficit et pour cela gravir une marche haute dès 2025, avec 60 milliards d’euros à trouver, prioritairement sur les réductions de dépenses, mais aussi de manière exceptionnelle sur quelques recettes, avec rigueur mais sans austérité pour rendre cette étape socialement acceptable et économiquement soutenable. J’aurais l’occasion d’y revenir en détail.
👉 Ce matin en commission des finances et dans une démarche que je veux constructive avec le Gouvernement qui se dit ouvert à des ajustements, des amendements, dans la discussion budgétaire, j’ai insisté que 4 points :
– la priorité à donner à la réduction de la dépense, y compris celle de la dépense fiscale, nous pouvons aller plus loin des 2025 notamment sur les Agences et des politiques publiques non prioritaires,
– la nécessité de réinterroger toutes nos politiques publiques, y compris celles qui ont fait l’objet de lois de programmation qui n’ont pas été bâties dans le contexte que l’on connaît aujourd’hui,
– le dialogue à construire avec les collectivités territoriales pour adapter les dispositifs de réductions de crédits proposés aux réalités territoriales et en cherchant à épargner le plus possible les Départements de l’effort tant leur situation financière est dégradée,
– l’engagement rapide de réformes structurelles sources d’économie : décentralisation, simplification, débureaucratisation. La première illustration en serait la suppression de postes de fonctionnaires qui ne rendent pas directement le services à l’usager (par exemple ne plus supprimer de postes d’enseignants devant élèves mais dans l’administration de l’éducation nationale…).
🎦⬇️ Retrouvez mon intervention ci-dessous.
👉 J’espère que le Gouvernement nous entendra et nous écoutera. J’espère que les responsables politiques nationaux agiront avec dignité et hauteur de vue. J’espère que les Français comprendront les efforts demandés qui doivent nous concerner tous, avec justice et équilibre, en permettant de renouer avec la confiance et la croissance. Faute de quoi nous plongerions pour longtemps la France et les Français dans le chaos.