🏛️🇪🇺🏛️ Journées parlementaires à Strasbourg.
👉 Après le renouvellement du Sénat, nous nous sommes retrouvés pour des journées parlementaires avant d’aborder les textes budgétaires, dans un contexte d’inquiétudes générales face aux attentats terroristes qui frappent notre pays et plus largement notre civilisation. Nous avons bien sûr inscrit nos travaux dans un cadre européen au regard des enjeux migratoires et des défis que l’Europe doit relever d’ici les échéances de juin prochain.
👉 C’est ainsi que nous avons notamment pu rencontrer Roberta Metsola, Maltaise, Présidente du Parlement européen, dont le rôle est remarquable à la tête de cette institution à seulement 44 ans. Elle nous a notamment fait partager les avancées sur le pacte Asile / Immigration, avec l’affirmation d’une politique nationale et d’une solidarité, l’instauration d’une extra territorialité y compris sur le sol européen, et l’accélération des retours. Les enjeux européens identifiés touchent à la puissance (sortie de l’occidentalisation du monde et la notion de frontière), l’influence (construire sur la crédibilité), et l’existence même de ce périmètre.
👉 Nous avons aussi pu entendre deux intervenants de qualité pour alimenter nos réflexions :
☝️Frantz-Olivier Giesbert : « Comment en est on arrivé là ? ». Sans doute du fait d’une stratégie d’évitement… On peut aussi faire référence à la chute de l’empire romain qui fut causée par deux éléments : « les invasions barbares » et le chaos des finances publiques. Aujourd’hui, le déclin semble bel et bien là et nous ne pouvons nous contenter de rechercher des bouc émissaires. Par delà, le récit de la Veme République qu’il a pu nous faire partager avec truculence, il confirme les deux menaces majeures suivantes : la pagaille des finances publiques et la non gestion de l’immigration. Il en appelle à une volonté politique qui a déjà permis dans l’histoire de relever des défis et reste optimiste sur le fait que cela advienne si l’on sait tirer les enseignements du discours d’Alexandre Soljenistine à Harvard en 1978 sur « le déclin du courage ».
☝️François Langlet (présent seulement en visio suite à un petit ennui de santé) : « Combien de temps ça va durer ? ». De manière brillante et accessible, il a développé sa vision de la crise de transitions que nous vivons déjà et qui mettra au total une génération à être réglée. Il n’y a plus aujourd’hui de « Maître du monde », rôle que les USA ne peuvent plus tenir, et dont il n’est pas sûr que la Chine puisse le faire. Il a utilement rappelé que l’économie n’est que le socle de la puissance militaire. Il n’est donc pas impossible que nous vivions dans un monde de conflit permanent entre « the west and the rest », qui signifie la fin de la mondialisation nécessitant de rétablir les frontières. La priorité est de s’approvisionner, c’est la souveraineté. L’inflation est la conséquence de ce phénomène, c’est le symptôme d’un monde cloisonné. Les crises politiques que nous traversons émanent de la corrosion toutes les autorités. Un nouvel ordre doit être proposé qui réponde à cet enjeu, à l’épuisement du cycle libéral que nous avons connu. Il va falloir nous défendre dans ce monde nouveau alors que nous avons deux facteurs majeurs de fragilité : l’effondrement de la qualité des Hommes conjugué à la bureaucratisation croissante, et la situation de nos finances publiques qui n’ont jamais été aussi dégradées « depuis Vercingetorix ». La période d’éclipse que nous connaissons depuis plusieurs années, accrues depuis 2017, approche de son point de retournement, car nous allons passer du temps des marchands au temps des diplomates.
👉 Nous avons aussi fait un bilan des dernières élections sénatoriales et des attentes exprimées sur le terrain. J’ai rappelé les 5 priorités que je martèle depuis des mois :
☝️l’équilibre commune / intercommunalité (illustré notamment par la question de l’eau et de l’urbanisme),
☝️la santé et en particulier la lutte contre les déserts médicaux,
☝️les services publics et au premier chef l’école (renforcer le pouvoir du conseil municipal face au risque de fermeture de classe),
☝️le renforcement des libertés locales et de l’autonomie financière (fiscale) des collectivités,
☝️l’aménagement du territoire (infrastructures encore nécessaires).
Elles figurent parmi les priorités remontées par tous les collègues (voir slide).
Nous avons ensuite échangé sur nos modalités de travail et la nécessité de partager nos travaux et de contrôler l’exécutif quant à la mise en œuvre de la loi, et plus encore sur la nécessité d’obtenir des résultats.
👉 Enfin, nous avons débattu du PLF et du PLFSS 2024 sur lesquels j’aurai largement l’occasion de revenir puisque le Sénat sera la seule assemblée à examiner le budget et à se prononcer dessus. Nous proposerons donc de marquer par des signaux forts ce budget, notamment par une réduction conséquente de la dépense pour amorcer la fin de la dérive de nos finances publiques (augmentation de la dette de près de 700 milliards en 6 ans et nécessité d’emprunter 285 milliards d’euros en 2024!!!!).