Inflation et Pénurie.

31 mars 2022
Commençons par la pénurie. Je réagis à cette déclaration de Jean-François Carenco, Président de la commission de régulation de l’énergie, dans la presse de ce jour, qui fait « froid » dans le dos : « Il faut économiser du gaz et de l’électricité en France dès maintenant, sinon cela pourrait mal se passer l’hiver prochain. Chacun doit faire un effort : les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics mais aussi chacun d’entre nous. Que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation, les lumières. Il y a urgence et chacun doit s’y mettre. » La Directrice de GRDF ne dit pas autre chose…
❗️Mais comment un pays comme le nôtre peut-il en être arrivé là ! Sommes-nous si fragile ? Avons-nous été si irresponsable ? Où entrons-nous dans une nouvelle ère de frugalité ?
🤬 On en viendrait donc à culpabiliser chacun, et peut-être même encore plus les ruraux, à engager un mouvement de décroissance, de retour à un Moyen-Age frileux et peureux. Car en effet, on peut aussi parler de l’alimentation au-delà de l’énergie, pour laquelle notre imprévision, notre absence de souveraineté, conduisent à la limitation, au manque… Ce n’est pas aux Français de payer les errements et les erreurs de leurs dirigeants. Si nous devons tous être responsables pour répondre au défi climatique, ce ne saurait être en réduisant à néant 100 ans de progrès techniques, dont certains produits consomment par ailleurs aujourd’hui une grande partie des budgets familiaux, ce qui peut là interroger. C’est donc bien la question de la souveraineté qui est posée : alimentaire et énergétique en premier lieu. Voilà une priorité d’action!
🤬 L’inflation ensuite. Elle a pointé son nez en raison de la reprise économique post-Covid il y a près d’un an. Depuis fin février, elle est alimentée par la guerre en Ukraine. Prix de l’essence, du gaz, de l’électricité, des denrées alimentaires : le pouvoir d’achat des Français est impacté et le thème s’est invité au cœur de la campagne présidentielle. Bouclier tarifaire, blocage des prix à la baisse, baisse ou suppression de la TVA sur l’essence, taxe exceptionnelle sur les profits, chacun des candidats y va de sa mesure. Aucun pourtant n’évoque vraiment le vrai problème. « Quand on regarde ce que distribue les employeurs, on a 7 % de pouvoir d’achat en moins par rapport aux autres pays européens », note Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari, co-auteur avec Cécile Philippe, d’une note sur la compétitivité française.
❗️ Si le pouvoir d’achat net des salariés français est inférieur, c’est d’abord parce que le poids des cotisations sociales et des impôts reste plus élevé en France qu’ailleurs. « Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen », résume l’Institut Molinari. Et ce sont bien les salariés qui, au final, payent le coût de cet excès de fiscalité. « En bout de ligne, la fiscalité peut être portée par le consommateur, l’actionnaire ou le salarié. Or, qui est le moins mobile ? Le faible, c’est souvent le salarié », explique Nicolas Marques.
🤬 Si les salariés français sont moins bien traités, et pas forcément mieux protégés, que leurs homologues européens, ce n’est pas seulement à cause du poids des charges sociales. Les entreprises en France sont moins rentables qu’ailleurs parce qu’elles paient toujours trop d’impôts de production. Des impôts qui frappent le chiffre d’affaires avant même que les entreprises aient réalisé leur premier euro de bénéfice, et qu’il convient donc de baisser dans l’intérêt même des salariés.
❗️On doit corriger cela pour redonner à chacun du pouvoir d’achat en rapport avec son travail et lui permettant d’aller au-delà de ses dépenses contraintes. Ce sont deux priorités majeures pour l’échéance présidentielle mais surtout pour une confiance retrouvée. Y répondre serait commencer à s’engager dans un recit partagé qui puisse faire sens…
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