
Cette France « Amazon » où règnent en maître le tourisme et les loisirs s’inscrit dans une « demoyenisation » de la société, en référence inversée aux écrits d’Henri Mandras dans les années 80 qui avait parlé de la « moyenisation » de la société, qui correspondait à l’élévation de la classe populaire, devenue classe moyenne par le modèle du fordisme et l’Etat providence. Aujourd’hui à l’inverse la classe moyenne, à travers une analyse par la consommation, est étirée par tous les bouts. Avec d’un côté la « premiumrisarion » (Monoprix, la cuisine santé…) et d’un autre côté le marché secondaire de la grande distribution (hard discount, Dacia, l’économie de la débrouille – le bon coin, les auto-entrepreneurs, le succès de la Française des jeux…-). C’est comme si le peloton s’était scindé en deux en 15 ans, alors même que tout le monde continue pourtant à pédaler!
Avec la marginalisation des grandes idéologies et du christianisme, le bonheur c’est ici et maintenant, autour de son caddie et de ses enfants (la capacité à pouvoir leur acheter des Nike et du Nutella est devenue une grille de réussite ou d’échec et de risque de devenir un « cas soc »).