Les règles budgétaires européennes resteront suspendues en 2023, sans pour autant exonérer la France de décisions fortes dès juillet pour lui éviter la procédure de déficit excessif.
Les Etats membres ne seront en conséquence pas tenus de limiter les déficits publics à 3 % et la dette à 60 % du PIB. La suspension, activée en mars 2020 pour faire face à la crise sanitaire, est cette fois justifiée par la guerre en Ukraine.
Après un premier versement de 5,1 milliards d’euros à l’été dernier, la France a reçu 7,4 milliards de subventions au printemps 2022 sur un total attendu de près de 40 milliards d’ici 2026. Bruxelles compte sur ces fonds pour accélérer l’efficacité énergétique des bâtiments, la décarbonation de l’industrie, la filière hydrogène, le transport durable, l’emploi des jeunes et l’éducation.
Enfin, face aux difficultés de recrutement liées, selon de nombreuses études, à un manque de formation des candidats à l’embauche, la Commission, informée des piètres performances de la France dans les classements internationaux, suggère de commencer par mieux former les élèves. Le gouvernement doit adapter « les ressources et les méthodes aux besoins des élèves et écoles défavorisés et améliorer les conditions de travail et la formation continue des enseignants ».
La France est entrée dans ces crises successives plus affaiblies que ces voisins et n’a conduit jusqu’alors que très peu de réformes structurelles.
Des décisions devront toucher tout à la fois la réduction de la dépense tout en veillant à sa meilleure efficacité, en particulier dans les domaines de la transition écologique et de l’éducation, mais aussi les nécessaires réponses aux enjeux de pouvoir d’achat, en particulier pour les plus fragiles.
Elles devront aussi veiller à la soutenabilité des efforts de transitions par nos concitoyens et à l’inscription dans une approche équilibrée de l’aménagement de notre territoire.
Plus que jamais, courage, cohérence et efficacité, mais aussi justice, acceptabilité et inscription dans la durée, seront nécessaires.
Le Sénat, sa commission des finances et moi-même en son sein, y prendrons leur part dès l’examen du PLFR 2022 et du texte annoncé sur le pourvoir d’achat