🗳 Les enseignements à tirer de ce premier tour de l’élection présidentielle.

12 avril 2022
🗳Il convient d’abord de remettre cette élection et donc ses résultats dans leur contexte : une situation de crise sanitaire non encore complètement réglée, une situation internationale inquiétante et dramatique, une France qui reste fracturée, affaiblie, avec un système à bout de souffle.
🗳Ce n’est pas tant le résultat lui-même de cette élection que je veux ici commenter, chacun peut le faire et ce n’est pas mon rôle. La surprise est qu’il n’y a pas de surprise, même si certains scores sont amplifiés au regard de ce que nous aurions pu imaginer. Non, en qualité d’élu et de parlementaire engagé au service de son pays, de son territoire et surtout de ceux qui y vivent, je veux faire prévaloir ici ce qui me semble essentiel, au-delà de tout alignement ou de tout ralliement. J’ai pu déjà indiquer dans un message précèdent ce qui me semblait devoir être fait dans l’urgence et en responsabilité.
🗳Sans doute faudra-t-il organiser un débat pour s’accorder sur cet essentiel et s’engager dans la mise en œuvre de ce qui pourrait apparaitre comme une production partagée issue d’un « Conseil national de la renaissance », s’inspirant de ce que nous avons su collectivement faire en 1945 avec le CNR.
Sans doute faudra-t-il que de vrais états généraux de la société française permettent d’aller vers une acceptation sociale de ce projet que l‘insuffisance de débat démocratique n’a pas permis lors de cette élection présidentielle.
Pour autant, nous devons entendre le double appel lancé par les électeurs et y répondre plutôt que de se réfugier dans des postures morales ou de jugement. Il y a dans notre pays un problème de représentation d’une majorité populaire. Il y a dans notre pays un problème de vision, de perspective, d’espérance, de sens, de transcendance. Notre responsabilité est d’y répondre, de construire des solutions collectives, sobres, volontaristes, réalistes, équitables, mais aussi ambitieuses.
Pour cela, je crois que nous devrions travailler, partager, au moins 3 orientations d’urgence pour la France.
🗳Les souverainetés :
Nous le voyons avec une acuité particulière depuis les crises que nous avons traversées, les questions de souveraineté doivent être repensées pour retrouver une autonomie d’action et disposer d’un socle clair nous permettant de construire une société. Je parle des souverainetés au pluriel car elles recouvrent en effet plusieurs volets aussi essentiels et complémentaires les uns que les autres : Défense et Affaires étrangères, Sécurité et Justice, Budget, Industrie, Agriculture, Santé, Culture. Cette question nécessite de définir un nouvel équilibre entre la Nation et l’Europe, pour bâtir une défense et une gestion de nos frontières empreintes de responsabilité, de lucidité et d’un nouveau protectionnisme indispensable à la nouvelle phase de mondialisation dans laquelle on s’engage. Notre politique monétaire et budgétaire, comme notre agriculture ou notre industrie ou la santé, doivent venir en soutien des personnes et des entreprises, grâce à la force de notre marché intérieur, pour sortir des risques de la dépendance extérieure. Notre culture, la francophonie, notre histoire et notre géographie qui font de nous un pays présent partout dans le monde, forment une richesse qui témoigne de notre humanisme et de notre ouverture. C’est précieux, c’est une promesse civilisationnelle que nous devons chérir et offrir en partage.
🗳Les transitions :
Nous sommes engagés dans des transitions nombreuses, indispensables, parfois inquiétantes, souvent mal maitrisées dans leur trajectoire, leur calendrier ou leurs impacts. J’en citerai au moins quatre que nous devons reconsidérer sans les ignorer. La transition économique est rendue nécessaire du fait d’une mondialisation et d’un capitalisme qui ne peuvent plus s’affranchir de règles, de régulation, d’une dimension protectionniste à l’échelle européenne et d’une dimension plus humaine. Celle-ci doit préserver nos savoir-faire, mais aussi notre bien-être et nous rendre autonome sur l’essentiel. Elle appelle à une meilleure répartition des richesses et à un rôle nouveau des organisations, des entreprises, dépassant le seul cadre de la profitabilité autour de la notion de raison d’être. La transition écologique ensuite. C’est une évidence qui doit être conciliée avec une soutenabilité et une acceptation responsable. Il s’agit à la fois d’être exemplaire sans être naïf. Il s’agit d’accompagner cette transition pour la rendre atteignable et soutenable. La transition énergétique est une composante à part entière qui relie les deux précédentes et qui doit être appréhendée en dehors de tout dogmatisme exacerbé. Elle renvoie à une nécessaire autonomie, mais aussi à une capacité à y avoir accès pour tous. Enfin, la transition sociale doit être partagée, accompagnée, et non subie comme c’est aujourd’hui trop le cas. En effet tout notre système de protection sociale, tout notre modèle social est interrogé. Pour durer, il doit se transformer et rester au service de tous mais avec un mode de financement et une gestion rénovée. Ainsi je pense en particulier que notre protection sociale ne peut plus autant peser sur le travail et que d’autres modalités de financement doivent être mises en place.
🗳Les territoires :
Toute activité, toute question est territorialisée, reliée à un territoire. Elle repose en effet sur des femmes et des hommes qui habitent, qui occupent ce territoire. L’efficacité passe par la proximité qu’il faut responsabiliser, libérer, autoriser, permettre. Ainsi les questions de santé, d’éducation, d’infrastructures, d’emplois, de services, de collectivités, si elles doivent s’appuyer sur un cadre de référence national, doivent surtout être appréhendées, mises en œuvre, pilotées, à un niveau local, de la Région à la Commune. C’est une condition majeure de retour à la confiance, à la prise en compte différenciée et simplifiée des problèmes de quotidien de chacun. Cela nécessite un changement de posture majeur : l’acception que la « pointe de la pyramide » n’ait pas réponse à tout !
🗳De manière transversale à ces trois orientations, il importe aussi bien sûr que la méthode justement, la gouvernance, les institutions, soient adaptées pour répondre aux enjeux de notre époque autour d’un équilibre entre autorité permettant une protection de tous, et liberté permettant une respiration, une confiance, une responsabilisation de chacun. Ce modèle, plus fraternel, doit permettre à chacun, Etat comme citoyen, de renouer avec une capacité à agir, à entreprendre et à se tourner vers l’avenir avec confiance.
🗳Parce que je crois qu’en fait personne ne sortira vraiment vainqueur de cette élection qui trouvera son issue le 24 avril, s’il ne renoue pas le lien, je propose qu’un moment de vérité et de sincérité soit provoqué dès son issue. Rétablir le lien qui tisse une société passe par cette capacité à inclure, à intégrer, à écouter, à répondre, en conciliant les exigences du quotidien et en se projetant sur un avenir qui doit répondre à une vision adossée au courage et à la sincérité des choix et des priorités.
🗳Ayons cette exigence en direction de nos futurs dirigeants. La fonction doit les obliger et non nous contraindre. Quant à nous dépassons nos colères, nos réflexes de « citoyen – consommateur » pour recréer du commun.
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