Puisque quâil nâest pas possible de modifier la part devant ĂȘtre prise en charge par lâemployeur, qui dĂ©pend dâun arrĂȘtĂ© ministĂ©riel, le seul moyen dâinfluer sur la valeur nominale effective du titre restaurant est de modifier lâarticle 81 du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts pour porter Ă 7,5 ⏠la valeur de la contribution de lâemployeur ouvrant droit Ă exonĂ©ration complĂšte, ce qui permet de porter la valeur du Titre-restaurant Ă 15âŹ. Câest lâobjet de lâarticle 1 de la PPL.
Lâarticle 2 vise quant Ă lui Ă Ă©tendre les domaines dans lesquels lâemployeur pourrait faire bĂ©nĂ©ficier ses salariĂ©s de bons liĂ©s au travail : dâune part par la crĂ©ation dâun forfait tĂ©lĂ©travail, dâautre part par lâamorce dâune rĂ©flexion lĂ©gislative plus large quant au dĂ©veloppement des titres flĂ©chĂ©s.
Ainsi, la mise en place dâun « forfait tĂ©lĂ©travail » permettrait Ă lâemployeur (sans obligation pour autant) de prendre en charge tout ou partie des frais gĂ©nĂ©rĂ©s par le tĂ©lĂ©travail (accĂšs Ă un tiers lieu comme un espace de co-working, charges dâĂ©nergie, de tĂ©lĂ©phonie, de matĂ©riel informatique pĂ©riphĂ©rique, de mobilier et dâamĂ©nagement dâespacesâŠ), et ce quel que soit le nombre de salariĂ©s.
Ce « forfait tĂ©lĂ©travail », dont le plafond pourrait ĂȘtre portĂ© Ă 600 ⏠par an et par salariĂ©, serait exonĂ©rĂ© de cotisations et de contributions sociales et dâimpĂŽt sur le revenu.
Sâagissant des modalitĂ©s pratiques de paiement, sur le modĂšle des tickets-restaurant, un systĂšme de chĂšques pourrait ĂȘtre crĂ©Ă©. Lâemployeur pourrait, via le titre-tĂ©lĂ©travail, dĂ©livrer une solution de paiement spĂ©cifique, dĂ©matĂ©rialisĂ©e et prĂ©payĂ©e Ă©mise par une entreprise spĂ©cialisĂ©e pour permettre au salariĂ© de procĂ©der au rĂšglement des frais engagĂ©s dans le cadre du tĂ©lĂ©travail.
LâOCDE a rĂ©cemment conduit une Ă©tude sur les bons sociaux, comme outils innovants pour lâinclusion sociale et le dĂ©veloppement local. GrĂące Ă lâanalyse approfondie des programmes de bons sociaux dans 7 pays (Belgique, BrĂ©sil, RĂ©publique tchĂšque, France, Mexique, Maroc et Roumanie), ce rapport dĂ©montre comment ces derniers jouent un rĂŽle important dans la mise en Ćuvre efficace des politiques publiques visant Ă garantir aux travailleurs et aux citoyens lâaccĂšs aux nĂ©cessitĂ©s de base et au bien-ĂȘtre tout en soutenant le dĂ©veloppement de lâĂ©conomie locale. Comme principale recommandation, le rapport appelle les autoritĂ©s et toutes les parties prenantes impliquĂ©es dans lâĂ©laboration des politiques publiques Ă explorer la possibilitĂ© de dĂ©velopper davantage les programmes de bons sociaux comme moyen de favoriser le dĂ©veloppement socio-Ă©conomique.
Câest ainsi que lâarticle 3 prĂ©voit la remise dâun rapport pour Ă©tudier un Ă©largissement des titres flĂ©chĂ©s dans les douze mois. Il sâagit de travailler les dĂ©clinaisons possibles des bons sociaux liĂ©s au travail. AprĂšs lâalimentation, la mobilitĂ© et le tĂ©lĂ©travail, il pourrait ĂȘtre examinĂ© les autres pistes de mise en Ćuvre possible Ă lâĂ©chelle de lâentreprise : loisirs sportifs ou culturels, services Ă domicileâŠ
Elle prolonge le travail que jâai engagĂ© pour construire un nouvel environnement social, managĂ©rial, juridique et financier visant Ă accompagner et Ă encourager lâaspiration au tĂ©lĂ©travail lorsquâelle est possible.
Câest en outre, un moyen pour nos territoires ruraux dâaccueillir de nouvelles populations grĂące aux opportunitĂ©s offertes par le travail Ă distance sĂ©quentiel.
Plus largement, cette PPL sâinscrit dans la recherche de nouvelles voies pour rĂ©duire lâĂ©cart entre le salaire net et le salaire brut. De nombreuses propositions existent en la matiĂšre, en particulier pour financer autrement notre protection sociale.