Quelles traces aura néanmoins laissées cette crise sanitaire en France ? Des livres et des œuvres d’art ont été écrits et créés pour nous démontrer que de l’apocalypse allait naître un nouveau monde. Il fallait se réinventer, et le président de la République, lui-même, promettait en toute humilité de montrer l’exemple. Depuis, la réalité oblige à la modestie. Certes, le Covid-19 a servi de lanceur d’alerte, d’accélérateur, de révélateur, mais ce grand avertissement n’a pas encore provoqué de changement notable, notamment pour nos territoires ruraux dont l’attractivité sort pourtant renforcée, ni pour les classes populaires victimes plus que d’autres de l’inflation. Ce long épisode a souligné nos faiblesses, bousculé certains tabous, annoncé des signes de déclin. Nombre de nos services publics, hôpital en tête, ont exposé leurs misérables conditions de travail. Le cafouillage des masques a confirmé le poids excessif de notre bureaucratie centralisée. Notre dépendance industrielle et économique a éclaté au grand jour. Enfin, l’incapacité du pays de Pasteur à mettre au point un vaccin en a dit long sur certains secteurs de notre recherche.