
La délégation à la prospective du Sénat, présidée par mon collègue
Mathieu Darnaud, m’a confié, avec les corapportrices Cécile Cukierman et Céline Boulay-Espéronnier, une mission sur l’avenir et le développement du télétravail.

On considère qu’un salarié est en télétravail lorsqu’il travaille à distance au moins un jour par semaine. D’après la DARES (direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques), le télétravail était en 2019 une pratique peu répandue, concernant à peine 3 % des salariés et majoritairement (61 %) des cadres. Lors du confinement de mars, la DARES a estimé que 5 millions de salariés étaient passés en télétravail soit 25 % des salariés. Ce chiffre est tombé à environ 1,8 millions en décembre, soit à peine 10 % des emplois. En février 2021, une étude DARES estimait que 75 % des salariés en France étaient exclusivement en présentiel.
Le ministère du travail considère quant à lui que 8 millions d’emplois seraient « télétravaillables » dans le secteur privé.
Il semblerait en outre que les salariés français soient ceux qui sont le plus revenus travailler en présentiel après le 1er confinement (devant les allemands, espagnols et italiens).

La question touchant au volet économique et social : le potentiel d’emplois télétravaillables, les secteurs et les types de métiers concernés, les freins identifiés au développement du télétravail dans les entreprises et les administrations, la question des systèmes informatiques et de leur adaptation au télétravail, les modèles d’organisation optimale du télétravail en entreprise, le taux de satisfaction des personnels… Le télétravail est-il vécu comme un accroissement de l’autonomie dans le travail ou comme un renforcement de l’évaluation des résultats individuels des salariés ?