Le 3e plan national d’adaptation au changement climatique enfin dévoilé

27 octobre 2024

🟡 Le 3e plan national d’adaptation au changement climatique enfin dévoilé : un défi immense pour la France, une opportunité pour le Cantal.

👉 « S’adapter sans renoncer. » Tel est le mot d’ordre du 3e plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) présenté par Michel Barnier ce vendredi à Éveux. En visite dans le département du Rhône, récemment sinistré par des pluies records, le premier ministre a choisi cette petite commune pour effectuer ses annonces, très attendues, car celle-ci se voit justement contrainte de réaliser des travaux d’aménagement autour du cours d’eau local (la Brévenne) afin de limiter le risque d’inondation.

👉 Ce nouveau PNACC va être mis en concertation pendant deux mois. Il vise à s’adapter à un réchauffement de 2,7 °C en 2050 et 4 °C en 2100. Ces hypothèses font consensus dans la communauté scientifique. Le document repose sur cinq axes – « protéger, assurer, adapter, limiter et mobiliser » – et se décline en 51 mesures. Parmi celles-ci, le renforcement du fonds Barnier en faveur de la prévention des risques, à hauteur de 75 millions d’euros (300 millions en tout) ; la mise en œuvre d’une assurance à prix accessible partout sur le territoire ; la réalisation d’une cartographie nationale d’exposition aux risques naturels ; un travail sur le confort thermique des logements ; ou encore l’adaptation des transports au changement climatique.

👉 Les différents scénarios se basent sur les travaux du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Avec une hausse de plus de 3 °C en 2050, l’État prévoit un nombre de jours de vagues de chaleur en forte hausse sur tout le territoire avec une évolution exacerbée dans les régions actuellement les plus chaudes, notamment l’arc méditerranéen, le couloir rhodanien et la vallée de la Garonne. Concrètement, les pluies seront moins fréquentes mais plus intenses. Conséquence directe, les sécheresses agricoles et hydrologiques deviendront extrêmement préoccupantes. La moitié des forêts seront soumises aux risques de feu dans l’Hexagone tandis que l’enneigement va baisser de 40 % en montagne et les sécheresses être multipliées par trois.

👉 À + 4 °C en 2100, l’ensemble de ces problématiques seront amplifiées, avec un nombre accru de journées caniculaires, des sécheresses quatre fois plus fréquentes, des précipitations extrêmes trois fois plus fréquentes, et une disparition totale des glaciers alpins. En 2100, Marseille connaîtra le climat de Séville, et Lille celui de Bilbao. À cet égard, la carte jointe montre combien tout le pays sera concerné par ces évolutions, mais aussi combien le Massif Central, et le Cantal en particulier, peuvent demain devenir des terres d’attractivité du fait de leurs aléas climatiques bien moins impactant que partout ailleurs.

👉 Prévue initialement en avril dernier, la présentation de ce nouveau PNACC n’a cessé d’être décalé. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier a encore accentué le retard important qui avait déjà été pris. Cette nouvelle mouture reprend pourtant la plupart des points de son prédécesseur, avec quelques nuances seulement. Ce plan devrait notamment contenir des mesures contraignantes, à des degrés divers, sur les règles d’urbanisme, les opérateurs d’énergie ou de transport, comme le réclamaient notamment les associations écologistes.

👉 La « dette écologique » est une « épée de Damoclès » qui « pèsera beaucoup plus gravement demain sur nos enfants et nos petits-enfants », avait déclaré Michel Barnier, début octobre, lors de son discours de politique générale. À Givors, il a réaffirmé l’importance de « réduire la dette financière du pays tout en n’augmentant pas la dette écologique ». « Pour moi, les deux vont de pair », a-t-il insisté, appelant à « faire plus » dans un contexte de hausse dras­tique de la température sur l’ensemble du globe.

👉 1 euro investi dans l’adaptation au réchauffement climatique, c’est 7 à 8 euros de réparation des dégâts que l’on évite. Le défi est immense.
Avec la démographie, le climat est sans aucun doute le plus grand défi de la planète, de l’Europe et de la France.

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