Deuxième réunion du groupe de travail relatif à la désertification médicale.

15 février 2024

🏛️ 🩺Deuxième réunion du groupe de travail relatif à la désertification médicale.

👍Suite à plusieurs initiatives, dont la PPL que j’avais déposée, et à la nécessité de rétablir l’équité territoriale en matière d’accès aux soins, il convient d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Mes collègues Corinne Imbert et Bruno Rojouan, co-president ce groupe de travail aux travaux duquel je participe activement sous l’impulsion du président de la commission des affaires sociales Philippe Mouiller. Je le remercie d’avoir accepter d’engager ces travaux en croisant les approches d’aménagement du territoire et de santé, sans tabou. Le Sénat est en première ligne sur ce sujet essentiel pour nos territoires. Désormais on sait que l’espérance de vie des personnes vivant dans des déserts médicaux est de deux ans inférieures aux autres. Ce n’est pas acceptable. Aussi pour agir avons nous décider d’avoir une approche globale qui intègre tous les volets de la question, pour proposer une évolution de notre système de santé dans son ensemble.

👍Nous avons auditionné dans ce cadre ce matin Raphaël Dachicourt, représentant le Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants (ReAGJIR), qui est une intersyndicale fédérant 15 structures régionales adhérentes. Il représente les remplaçants en médecine générale, les généralistes jeunes installés depuis moins de 5 ans (quel que soit leur mode d’exercice en soins primaires) et les Chefs de Clinique de médecine générale. Cette audition était riche et éclairante.

👉 Il a rappelé que nous vivions une triple crise : démographique, d’attractivité des professions de santé et de l’activité médicale qui vit une perte de sens. C’est surtout vrai au niveau des généralistes et plus encore au niveau des médecins traitants.

👉 La transition de l’exercice ambulatoire est forte, passant du libéral isolé à l’offre générale de soins primaires. C’est un vrai changement de l’exercice médical qui répond désormais à une approche populationelle de santé publique. La régulation à l’installation dans un contexte de pénurie présente de fait des risques l’évasion vers d’autres disciplines : plusieurs exercent déjà en hospitaliers, d’autres s’orientent vers des missions différentes, d’autres n’exercent pas… Pour autant, nous ne pouvons écarter à ce stade une telle mesure.

👍 Il propose 3 leviers d’action :
👉 Offre de soin :
– l’augmentation du nombre de médecins formés pour laquelle on se heurte à des problèmes de capacités (bâtiments, professeurs…). On pourrait développer des antennes universités au plus près des territoires pour y répondre.
– l’accroissement des vocations en médecine de ville.
– la valorisation du rôle du médecin traitant.
👉 Organisation du système de soin :
– faire confiance aux équipes de terrain (liberté).
– renforcer les liens avec le territoire d’une et l’hôpital d’autre part.
– rôle essentiel des remplaçants qui ne représentent aujourd’hui que 10% des médecins et s’installent désormais en 3 ans alors qu’ils le faisaient en 6 il y a peu encore.
👉 Demande de soin :
– retirer les actes administratifs superflus et aller vers une simplification administrative : outre les question de gestion du cabinet, réformer les pratiques de certificats enfant malade, arrêt maladie courte durée…

👍 Alors qu’il y a aujourd’hui en France davantage de médecins qu’hier, la question qui nous est posée renvoie à leur formation avec une réforme de l’internat qui a nationalisé les épreuves et fait disparaître l’ancrage local. Redonner de l’attrait à la medecine de ville passe d’abord par là et cela ne peut se faire qu’avec les médecins, les plus jeunes en particulier qui y semblent prêts. D’autres mesures sont nécessaires et j’aurai l’occasion d’y revenir d’ici la présentation de nos propositions qui seront à la fois en rupture avec un cadre aujourd’hui dépassé et en lien avec une profession partie prenante de la réforme. En particulier, je crois de plus en plus nécessaire d’introduire une sanction financière pour les jeunes diplômés qui n’exercent pas. La Nation a investit dans leurs études, s’ils ne les utilisent pas il serait juste qu’ils remboursent (c’était par exemple la situation des élèves de l’ENA qui n’exerçaient pas dans le public à l’issue de leur formation). Il y aura bien d’autres orientations constructives à formuler.

👍 À suivre.





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