« Le 8 juin 1944 au soir, Ă Saint-Flour, les premières arrestations dĂ©butent avec celle de trois inspecteurs de la Surveillance du territoire : RenĂ© Chapoulet, Georges Badoc et Pierre Bergeret venus de Clermont-Ferrand et suspectĂ©s par les nazis d’appartenir Ă la RĂ©sistance. Le 10 juin, la Milice et la Gestapo arrĂŞtent Ă Saint-Flour une quarantaine d’habitants parmi lesquels trois membres de la famille Mallet : l’Ă©pouse du mĂ©decin, sa fille et l’un de ses fils, Pierre. Ces personnes sont transfĂ©rĂ©es Ă l’hĂ´tel Terminus, siège de la Gestapo, oĂą ils sont regroupĂ©s avec les prisonniers arrĂŞtĂ©es prĂ©cedemment. Deux jours plus tard, le 12 juin, 13 prisonniers supplĂ©mentaires arrivent Ă Saint-Flour. Ils ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s Ă Murat par Hugo Geissler, haut responsable du Service de sĂ©curitĂ© du Reich. Ce dernier Ă©tait en mission pour rĂ©primer la RĂ©sistance particulièrement active depuis le Mont Mouchet et ses environs cantaliens. Durant les journĂ©es du 10, 11 et 12 juin le nombre total des personnes arrĂŞtĂ©es s’Ă©lève Ă cinquante-trois dont sept femmes. Dans la nuit du 12 juin 1944, Gessler est assassinĂ© par des rĂ©sistants Ă Murat. La nuit suivante, du 13 au 14 juin, les allemands se rĂ©unissent avec des responsables de la milice dans une des salles de l’hĂ´tel Terminus pour rĂ©gler le sort des prisonniers. Parmi tous ces otages, une liste de vingt-cinq hommes Ă fusiller (quatre israĂ©lites, deux musulmans, des civils, des rĂ©sistants et quatre inconnus) est alors Ă©tablie par le capitaine Deck, chef de la Kommandantur, le capitaine Hartmann et le lieutenant Kross. Le 14 juin, Ă l’aube, les vingt-cinq personnes sont donc emmenĂ©es dans deux camionnettes au pont de Soubizergues situĂ© sur la commune de Saint-Georges, Ă deux kilomètres de Saint-Flour. Elles sont placĂ©es en rang pour ĂŞtre fusillĂ©es dans le dos avec des fusils mitrailleurs. Dès lors, les vingt-cinq corps sont alignĂ©s, Ă©tendus face contre terre. Et suivant les ordres donnĂ©s par le chef de la Kommandantur Deck, les cadavres sont inhumĂ©s sur place, l’identitĂ© de chacun ayant Ă©tĂ© inscrite sur un papier enfermĂ© dans un tube de verre et placĂ© Ă cĂ´tĂ© de la dĂ©pouille. Un peloton de la Milice creuse une fosse pour enterrer les corps. Le mĂ©decin lĂ©giste identifie vingt corps. Le plus jeune des fusillĂ©s avait 16 ans. Les Allemands quittent Saint-Flour dans la nuit du 23 au 24 aoĂ»t 1944. »
C’était un devoir et un honneur pour moi, au nom de la Nation, de déposer une gerbe à cette occasion en présence de nombreux élus locaux (Maires, Député, Conseillers départementaux…), mais aussi de très nombreuses personnes fidèles à ce rendez-vous de la mémoire sanfloraine et en particulier de nombreux jeunes.