
Le Parlement européen a été le premier à se positionner sur « l’après-Conférence » : dès le mercredi 4 mai, les eurodéputés ont adopté une résolution dans laquelle ils ont souligné que les conclusions de la Conférence devaient être respectées et par le biais de laquelle ils se prononcent en faveur d’une Convention, comme prévue par l’article 48 du traité sur l’Union européenne (TUE) qui stipule que « les traités peuvent être modifiés conformément à une procédure de révision ordinaire », afin de repenser le fonctionnement de l’UE. Bon nombre de propositions émanant de la Conférence demandent en effet, pour être mises en œuvre, de rouvrir les traités. La commission des Affaires constitutionnelles (AFCO) du Parlement européen planche donc actuellement sur un projet de résolution qui demandera officiellement l’ouverture de cette future Convention. Le Parlement pense en effet que c’est par le biais d’une Convention qu’il sera possible, pour l’UE, de « privilégier un modèle de croissance durable, inclusif et résilient qui met l’accent sur les PME, avancent les députés » et de « jouer un rôle prépondérant dans la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversité et la mise en avant du développement durable à l’échelle mondiale ». La présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, s’est prononcée à Strasbourg pour une modification des traités de l’UE « si nécessaire ». Mme Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a redit que « nous avons besoin d’une Convention, c’est l’étape suivante (…) car il y a des questions qui ne peuvent plus attendre », a-t-elle estimé, citant notamment le domaine de la défense.
Mais il faut garder à l’esprit que le lancement d’une éventuelle Convention ne va pas sans l’accord des Etats membres. Un vote à la majorité simple est nécessaire. La balle passera donc rapidement dans le camp du Conseil. La réunion du Conseil européen du 23 et 24 juin pourrait donner l’occasion aux chefs d’Etat et de gouvernement européens d’évoquer ce sujet sensible. Les Etats ont en effet des points de vue très variés.