
Quel était le calcul d’Emmanuel Macron il y a tout juste un an, quand il a pris cette incroyable décision de dissoudre qui s’est avérée suicidaire pour lui et funeste pour le pays ? Pour la première fois de son histoire, le Rassemblement national dépassait les 30 % à un scrutin national, Jordan Bardella décrochant deux fois et demie plus de sièges que la liste de la majorité de Valérie Hayer aux élections européennes. Se sachant le vent en poupe, les lepénistes exigent une dissolution. Mais si le président, à la stupéfaction des siens, la leur accorde, c’est parce qu’il croit encore à l’efficacité de la grosse ficelle du barrage anti-RN, et qu’il ne croit plus en la capacité de la gauche de s’unir. Dès lors, il anticipe des seconds tours opposant les siens aux candidats de Marine Le Pen, ouvrant ainsi la voie à une majorité absolue à l’Assemblée nationale qu’il ne s’était pas même donné la peine de chercher en 2022. Peut-être sait-il aussi déjà, après son « quoi qu’il en coûte » sans limite, le budget à venir impossible ?