L’Europe plie mais limite la casse ! La France s’efface !

28 juillet 2025
🇺🇸 La force paie, au moins à court terme. Devant Trump, qui a convoqué Ursula von der Leyen en Ecosse en marge de sa partie de golf (!), la Présidente de la Commission européenne, commetout le monde, a dû se coucher ou presque, pour éviter le pire. Seule la Chine, qui se vit comme une superpuissance, a résisté mais cela ne l’a pas empêchée de voir ses produits exportés vers les Etats-Unis être taxés à plus de 50 %. Sinon, le Royaume-Uni, le Vietnam, le Japon, l’Indonésie, les Philippines et désormais les Européens, qui représentent pourtant bien plus que chacun des autres pays pris isolement, ont certes, chacun de leur côté, tenté de négocier mais ont fini par céder devant le rouleau compresseur Trump. C’est définitivement la fin du multilatéralisme et des négociations internationales, et l’avènement du rapport de force individuel mortifère pour les faibles !
🇪🇺 Pour l’Union européenne, c’était l’occasion où jamais d’affirmer la puissance tant vantée des Vingt-Sept, deuxième exportateur mondial. Les beaux discours sur la souveraineté et l’autonomie auraient pu devenir réalité. Las, ce sera pour une autre fois. Il faut dire qu’avec 532 milliards d’euros de biens exportés l’an passé en Amérique, soit 20 % des ventes totales de produits européens à l’étranger, avec une économie qui patine depuis trois ans et qui repose largement sur la demande étrangère, il était difficile de ne pas fléchir face à l’Amérique.
🇺🇸 C’est un « accord totalement inégal entre les Etats-Unis et l’UE. […] Des droits de douane asymétriques de 15 % sont une défaite pour l’UE. Quand la loi de la jungle prévaut, les faibles n’ont d’autre choix que d’accepter leur sort. Mais l’Europe aurait pu être forte », a estimé dimanche soir l’ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI) Olivier Blanchard, sur le réseau social X, ex-Twitter. Certes mais elle ne l’est pas, elle ne l’est plus… alors même que cet accord sera au final « perdant – perdant » pour tous les citoyens du monde qui vont payer plus chers tous les produits, le consommateur américain comme le consommateur européen.
🇪🇺 Comme le dit Denis Ferrand, directeur de l’institut Rexecode, « l’accord transatlantique fera passer la situation tarifaire d’une position légèrement favorable à l’Europe à une position bien plus favorable aux Etats-Unis ». Il ne manque pas de rappeler que « cette hausse unilatérale des droits de douane américains, en se doublant de l’appréciation de 13 % de l’euro contre le dollar depuis le début de l’année, va se traduire par un choc de compétitivité prix de près de 30 % pour les produits européens face aux Américains ». Sans compter qu’il y a encore un différent sur les produits pharmaceutiques, Ursula von der Leyen et l’administration Trump ayant tenu des discours différents. La pharmacie est le premier secteur exportateur européen vers les Etats-Unis avec près de 120 milliards d’euros d’exportations l’an passé vers l’Amérique.
🇺🇸 Tout n’est toutefois pas mauvais dans ce deal. L’Europe limite la casse en n’étant taxée qu’à 15 %. Certes, c’est plus que le Royaume-Uni, un pays qui compte sept fois moins d’habitants que l’UE, mais des secteurs comme l’automobile ou l’aéronautique par exemple s’en sortent beaucoup mieux que s’il y avait eu une escalade avec mesures de rétorsion.
🇪🇺 Les achats européens d’armes américaines, annoncés par Donald Trump, étaient déjà prévus. L’énergie était aussi destinée à se retrouver dans l’accord quoi qu’il arrive. La somme affichée des investissements des entreprises européennes aux Etats-Unis est gigantesque – 600 milliards de dollars – mais elle est le résultat d’une adition de projets déjà dans les tuyaux. Bref la souveraineté européenne semble chaque jour davantage un leurre…
🇺🇸 Il va tout de même falloir vérifier qui plus est que les industriels européens ne se précipitent pas de l’autre côté de l’Atlantique et rognent sur leurs investissements de ce côté-ci. Sinon, c’est l’accélération de la désindustrialisation qui guette le Vieux Continent.
Face à ce nouveau contexte commercial, l’Union européenne entend continuer à diversifier ses débouchés. « Nous ne devons pas oublier que [sans accord] nous aurions été à 30 % le 1er août, et il aurait été beaucoup plus difficile de redescendre à 15 % », a souligné Ursula von der Leyen. « Nous intensifions la diversification vers d’autres régions du monde », a-t-elle encore déclaré, citant l’Indonésie, le Mercosur, le Mexique et l’Inde comme marchés potentiels pour les entreprises européennes. Pour l’Europe, le défi sera désormais d’absorber l’impact de ces droits de douane tout en développant de nouvelles opportunités commerciales à l’échelle mondiale. Bref, on comprend ici que l’accord sur le Mercosur va avancer contre les intérêts de l’agriculture française… Voilà la prochaine étape annoncée de la perte d’influence française !
🇪🇺 À noter que le Président de la République française, si prompt à s’exprimer sur tout, est resté étrangement silencieux, sans doute parce qu’il n’était pas au centre du jeu, montrant la marginalisation de la France, encore renforcée par ses déclarations précipitées et bien isolées de la reconnaissance d’un état palestinien, au sein d’une Europe elle-même affaiblie et contrainte de céder à Trump.
Décidément le temps des prédateurs est bien advenu !

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