Après un moment de recueillement pour les victimes de la tragédie de Mayotte auxquelles j’adresse un message de solidarité, nous avons adopté hier au Sénat la loi spéciale qui permet d’assurer la continuité de l’Etat.
Mais là censure n’est pas sans conséquence sur le quotidien de chacun comme je l’ai déjà dit, j’y reviens en détail ici.

Le seul point positif est la non suppression de postes dans l’éducation nationale. Donc halte aux annonces iniques et antidémocratiques de fermetures de classes dans le Cantal. Censurons la Dasen


Ceux qui disent que cette décision n’entraîne aucune conséquence, mentent. Il y a une facture de la censure :

Si rien n’est fait, le barème de l’impôt sur le revenu ne sera pas indexé sur l’inflation. Cela représenterait une hausse d’impôt pour 18 millions de foyers et près de 400 000 familles modestes, qui ne l’étaient pas, deviendraient mécaniquement imposables.

Remise en cause de toutes les mesures positives à destination du monde agricole alors que nos agriculteurs manifestent en ce moment-même : revalorisation de leurs retraites sur les 25 meilleures années à partir du 1er janvier 2026 (au lieu de 2028), maintien du tarif réduit sur le GNR, allègements de cotisations sociales pour les employeurs de travailleurs saisonniers, hausse de l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB), dispositifs pour la transmission des exploitations aux jeunes agriculteurs.

Plus de gouvernement pour peser en Europe. Dans la foulée de la censure, Ursula von der Leyen a signé le Mercosur.

Pas de moyens supplémentaires pour la sécurité des Français, qu’il s’agisse des ministères de l’Intérieur, de la Justice, de la Défense (+4Md€ prévus dans le PLF par rapport à 2024). Pas de financements supplémentaires pour rénover nos commissariats, créer de nouvelles brigades de gendarmerie, recruter de nouveaux magistrats ou construire de nouvelles prisons. C’est littéralement un coup d’arrêt à la loi de programmation militaire alors même que l’Europe est menacée à ses frontières (pas de hausse des effectifs des armées).

Pas de recrutement de 2000 AESH dans nos écoles pour favoriser l’inclusion des élèves en situation de handicap.

Impossibilité de financer les projets communaux et intercommunaux au titre de la DETR, de la DESIL ou du Fonds verts, ce qui va pénaliser plusieurs projets locaux, donc l’activité économique et donc l’emploi.

Plus de financements exceptionnels pour nos maisons de retraite et remise en cause de l’objectif de + 6000 recrutements dans nos EHPAD en 2025.

Plus de budget de la sécurité sociale donc pas de financements supplémentaires pour l’hôpital (absence d’ONDAM, lequel sert de base au calcul des dotations et à la fixation des tarifs). Dans un contexte déjà fragile pour les établissements hospitaliers, la censure les plonge dans le flou total qui risque de se traduire par le report ou l’abandon des investissements prévus en 2025.

Plus de nouveaux dispositifs pour lutter contre les déserts médicaux via la facilitation du cumul emploi-retraite des médecins.

Pas de nouvelles mesures de lutte contre la fraude sociale (notamment sécurisation de la carte vitale ou contrôle des retraites perçues à l’étranger).

Plus de gouvernement et donc report du décret mettant en place les trois trimestres de bonification de la retraite des sapeurs-pompiers volontaires.

Plus d’extension du prêt à taux zéro sur tout le territoire pour nos compatriotes modestes qui subissent de plein fouet la crise du logement.

Plus de remboursement à 75% de l’abonnement transports par l’employeur (l’exonération de cotisations et d’impôts pour l’employeur jusqu’à 75% devait être prolongée dans le PLF 2025. Le seuil obligatoire de 50% reste en vigueur).

Pas de renouvellement de la défiscalisation des pourboires pour les salariés de l’hôtellerie et de la restauration.

Plus de « Prime Macron » pour la France qui travaille (les exonérations de charges patronales incitant les entreprises à la verser étaient fixées dans le cadre du budget qui n’a pas été adopté).

Au-delà des mesures concrètes, la censure entraîne des conséquences lourdes pour notre pays sur le long terme :

La censure, c’est prendre le risque que la situation financière continue de se dégrader. La France est désormais considérée comme aussi peu crédible que la Grèce. Et un point de taux d’intérêt supplémentaire, c’est 30 milliards d’euros d’intérêts en plus à verser aux créanciers de l’État, soit trois fois le budget de la Justice.

La censure, c’est aussi l’incertitude économique pour les entreprises, les PME, les artisans, les commerçants, les professions libérales.

La censure enfin, c’est faire perdre à notre pays ce qui était son atout principal : la solidité de ses institutions. Ce qui nous a protégé, y compris dans les crises les plus graves. Aussi tourmenté et divisé qu’il puisse être, notre pays demeurait gouvernable. Ceux qui ont choisi la censure font un pas de plus vers le blocage des institutions qui nous ramène à l’agonie de la IVe République. Censurer le gouvernement en pleine discussion budgétaire est une décision irresponsable.

La censure qui a entraîné l’absence de budget 2025 pour notre pays doit en revanche avoir une retombée positive : c’est la non suppression de postes d’enseignants en 2025.
Donc il n’est pas admissible que la Direction départementale des services académiques poursuivent son travail funeste de destruction de nos écoles et de fermetures de classes pour la prochaine rentrée.