
Après avoir achevé cette nuit à près de 3 heures du matin l’examen de la deuxième partie du PLF, nous avons vécu aujourd’hui au Sénat une étape majeure, et sans doute historique dans le contexte inédit du moment, pour sortir enfin de cet interminable tunnel budgétaire. Nous avons en effet, au cours de cet examen budgétaire connu, trois gouvernements, une dissolution, une censure, et surtout une situation budgétaire plombée par l’aveu du pouvoir en place depuis 2017 de ne pas savoir sortir du « quoi qu’il en coûte », de son addiction à la dépense publique, qui aura creusé de plus de 1000 milliards d’euros la dette publique de la France pour la porter, fin 2024, à 3300 milliards d’euros.

Notre pays ne pouvait rester plus longtemps sans budget. La France a besoin de stabilité et d’un cap pour rassurer chacun.
La confiance des marchés et de l’Europe conditionne le coût de notre dette abyssale qui peut demain nous condamner à l’inaction et à l’austérité. Notre responsabilité est de l’éviter parce que cela pénaliserait d’abord les plus faibles. Nous avons déjà bien « mal à notre pays ».

Ce budget va permettre de ramener, à ce stade, à 5,3% le déficit public de notre pays pour 2025, l’objectif initial était de 5% mais les deux mois perdus du fait de la censure l’ont rendu insoutenable.
Pour autant nous avons réorienté les efforts pour les rendre plus juste socialement et territorialement. Je pense notamment aux points suivants :

moindre hausse de la fiscalité et lorsque celle-ci existe elle est exceptionnelle, temporaire et ciblée, et centrée sur les plus hauts revenus ou les profits exceptionnels,

plus de 33 milliards d’économies de dépenses, dont 10 milliards supplémentaires du fait du Sénat réalisées dans ce budget (baisse en valeur de 2% du budget de l’Etat),

la sauvegarde des moyens des collectivités, car les moyens des collectivités concernent la vie quotidienne de chacun dans nos territoires, c’est en effet une question importante pour tous les Français bien au-delà de la situation des collectivités elles-mêmes (services de proximité, investissements et emplois locaux, lien de proximité qui fait société …),

la préservation du pouvoir d’achat des français : pas de fiscalité supplémentaire pour les classes moyennes, limitation de la hausse de la taxe de l’électricité au niveau d’avant crise…

l’apport des réponses fiscales et budgétaires attendues par les agriculteurs,

l’allocation de moyens supplémentaires en faveur du régalien : défense, sécurité et justice, pour répondre aux besoins d’ordre et de sécurité,

…

Le Sénat a adopté cet après-midi par 217 voix contre 105 le PLF 2025 que nous avons profondément modifié. Je m’en réjouis, mais il reste encore une étape essentielle avant que notre pays dispose d’un budget.
Il marque une inflexion dans la dégradation des finances publiques de notre pays, même si cela reste encore fragile. Il en va de notre souveraineté.

Nous avons ouvert avec ce vote le chemin de réformes structurelles qui doivent désormais être actées d’ici le prochain budget : suppression d’agences d’Etat et baisse de leurs moyens, garder les crédits d’investissements et baisser les dépenses courantes, débureaucratisation, lutte contre la fraude fiscale et sociale, décentraliser vraiment le pays, réduire les niches fiscales et ne pas augmenter les impôts.
Ce PLF est le début d’un long chemin pour renouer avec la confiance et réaliser enfin des réformes d’ampleur.

Ce vote doit donner de la force au Sénat et à ses représentants, dont je serai lors de la Commission Mixte Paritaire (CMP) qui va avoir cette année une responsabilité exceptionnelle, pour imposer le texte que nous avons adopté et préserver le quotidien de chacun, comme l’avenir de tous. Nous allons commencer à la préparer dès demain.
Je souhaite que cette CMP soit conclusive pur que notre pays dispose enfin et au plus tôt d’un budget.
Cela montre combien notre régime est parlementaire, puisque ce sont 7 députés et 7 sénateurs qui vont tenter de trouver un compromis pour doter notre pays d’un budget.
Je veux remercier en particulier notre rapporteur général
Jean-François Husson, pour son engagement, la qualité de nos travaux et sa confiance.