
En début d’année, le commissaire européen Stéphane Séjourné, en présentant ses orientations pour le secteur automobile en particulier, avait décrit une industrie « en danger de mort ». Ce secteur est symbolique de tout ce qui frappe notre industrie. Les patrons de Renault et Stellantis veulent croire que ce sentiment d’urgence sera suivi d’effets et ont tiré la sonnette d’alarme en ce début de semaine. « 2025, c’est un moment charnière. Le marché chinois va dépasser ceux de l’Europe et des États-Unis réunis. L’Europe doit choisir si elle veut encore être une terre d’industrie automobile ou un simple marché. Dans cinq ans, à ce rythme de déclin, il sera trop tard. Le sort de l’industrie automobile européenne se joue cette année », dit John Elkann. « Le niveau actuel du marché est un désastre, insiste Luca de Meo, il y a là un enjeu stratégique, y compris pour les États pour qui le secteur représente 400 milliards d’euros de rentrées fiscales par an en Europe. »« À ce rythme, si la trajectoire ne change pas, nous devrons prendre dans les trois ans qui viennent des décisions douloureuses pour l’appareil de production, explique John Elkann. À l’inverse, s’il y a une mobilisation autour d’un choix politique clair, si nous recréons un marché et des volumes, nous sommes l’un et l’autre convaincus que nous pourrons continuer à produire en Europe, y compris en Europe de l’Ouest. »