🏛️🇫🇷🏛️ La journée de la CMP des dupes…
🔜 Vous le savez, je fais parti, comme l’année dernière, des 7 députés et 7 sénateurs qui composent la CMP (Commission Mixte Paritaire) qui doit trouver un accord sur le budget 2026 de l’Etat (PLF). Je n’en tire aucune fierté car je crains qu’il se joue là une dernière pièce du théâtre d’ombres que nos concitoyens ne peuvent plus supporter. Je m’explique.
🔜 En théorie, l’équation est simple : ce qu’on peut appeler le « socle commun », soutenant ou appartenant au gouvernement, dispose de 8 voix sur 14, soit une majorité pour adopter un budget correspondant aux engagements du gouvernement : réduire le déficit à 5% au maximum (il faut dire que l’exercice est difficile car le PLFSS accepté par ce même gouvernement a dégradé de 0,4 points le solde) en cherchant le meilleur équilibre possible entre augmentation des impôts et baisse des dépenses. La constitution donne ensuite les moyens au gouvernement de valider ce choix démocratique fruit de plus de 2 mois de débat et validé en CMP, en utilisant le fameux 49-3.
Et c’est là que la machine se grippe : le gouvernement qui affirme vouloir doter le pays d’un budget, refuse d’utiliser ce que la constitution lui offre pour le faire. Pourquoi ??
🔜 Parce que le gouvernement a lié son destin aux députés socialistes, concédant déjà beaucoup sur le PLFSS, et voulant encore accroître la fiscalité et augmenter la dépense pour rendre un budget acceptable par les députés socialistes. Et s’engageant à ne pas avoir recours cette année au 49-3 ? N’ayez crainte il l’utilisera dès janvier pour faire valider un budget socialiste en deuxième lecture …
🔜 Conséquence de ce marché de dupe, les députés macronistes vont probablement refuser tout accord en CMP qui ne serait pas votable à l’Assemblée nationale par les socialistes, c’est à dire qui n’augmenterait pas davantage les impôts et les dépenses. Donc le « socle commun » n’est qu’un fantasme et la majorité de 8 en CMP n’existe pas, sauf à se renier.
🔜 L’enjeu de la CMP n’est hélas pas de doter notre pays d’un budget mais de savoir à qui faire porter la responsabilité de l’échec !
🔜 Le Sénat, la majorité sénatoriale, porte une ligne claire : ne pas aller au delà des 5% de déficit, réduire les dépenses, limiter la hausse de fiscalité, privilégier l’investissement productif et sauvegarder la capacité d’action des collectivités territoriales.
🔜 Le gouvernement veut revenir à 5% du déficit mais avec une copie acceptable par les députés socialistes, c’est à dire plus de fiscalité et plus de dépenses… Bref en faisant payer aux générations futures notre confort d’aujourd’hui et creusant toujours davantage la dette.
🔜 L’assemblée nationale dans sa complexité n’a pas pu voter la partie recette du budget et n’a pas pu examiner la partie dépenses. Pourtant c’est elle qui décidera au final d’un budget évitant la dissolution faute de s’intéresser à l’avenir du pays.
🔜 La suite est écrite : une loi spéciale pour passer le début de l’année, ce qui va au passage coûter à tout le moins 10 milliards au pays, nuire à la confiance et à la croissance, accroître le coût de la dette …
Puis une deuxième lecture du PLF qui risque de coûter chers aux Français, aux entreprises et aux collectivités !
Nous verrons.
🔜 Après ce billet d’humeur, je prends le chemin de la CMP avec encore un espoir que la raison prévale plutôt que les petits jeux politiciens…




