🌎 …Et pendant ce temps les anti-occidentaux resserrent les rangs autour du Chinois Xi Jinping…
🕹️Face aux hésitations de l’Europe, des incohérences de Trump, de l’effacement de la France engluée et enlisée, le camp anti-occidental se réunit en Chine et fait un « bras d’honneur » à l’occident.
🕹️L’histoire du monde s’écrit de plus en plus ailleurs, en dehors de l’Occident, et certains de ses chapitres échappent désormais aux Européens. Comme ils avaient espéré pouvoir influencer Donald Trump et le faire basculer du côté ukrainien, ils ont cru que l’affirmation du mal nommé « Sud global » atteindrait rapidement ses limites. Les divisions du camp des autoritaires, les aspirations démocratiques des peuples, les décalages économiques devaient créer des fractures impossibles à dépasser. À en croire les grandes capitales européennes, la Russie et la Chine étaient déjà engagées sur la voie du divorce, forcé par la vassalisation de Moscou par Pékin. Quant à l’Inde, la grande démocratie du groupe, elle ne saurait briser son équilibre et sa neutralité en s’éloignant du monde des « lumières » pour basculer du côté de celui des dictatures…
🕹️Le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) organisé depuis dimanche à Tianjin et clos par une grande parade militaire mercredi à Pékin, a prouvé tout le contraire. Nourri par la guerre en Ukraine et par les images de celle de Gaza, le cercle d’amis des leaders anti-occidentaux, codirigé par Pékin et Moscou mais sous la houlette de la Chine, s’est encore agrandi. Un invité de marque les a rejoints : Narendra Modi, le premier ministre indien, poussé du côté de l’axe révisionniste par les droits de douane de 50 % imposés par Donald Trump pour forcer New Delhi à cesser ses achats de pétrole à Moscou. C’est la première fois depuis sept ans que Modi se rendait en Chine. Et vu son sourire sur les photos, il ne l’a pas regretté.
🕹️Tous les grands de « l’axe de contestation » ont répondu présent à Xi Jinping, pour la réunion de l’OCS ou la parade militaire. Et notamment Vladimir Poutine et Narendra Modi en guest-stars, le dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, le président iranien Pezechkian, le chef de la junte birmane, l’autocrate biélorusse Loukachenko, le président turc Erdogan… Pour donner à la réunion une bénédiction internationale, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est même aussi rendu sur place !
🕹️La vingtaine de dirigeants étrangers, représentant la moitié de la population terrestre et un quart de la richesse mondiale, a une nouvelle fois poussé en avant son « autre » modèle, censé refléter les nouveaux équilibres internationaux et lutter contre « l’hégémonie » occidentale. Il s’appuie sur un fonctionnement politique, des valeurs et une utilisation de la force dans les relations internationales, très différentes de celles de l’Occident. Le président chinois, Xi Jinping, qui a installé Pékin au cœur du nouvel équilibre régional, a affirmé qu’il fallait « refuser l’esprit de guerre froide, les confrontations de camps et les comportements de harcèlement ». Il a aussi appelé à « unir les forces du “Sud global” ». Quant à Vladimir Poutine, il a répété que la guerre en Ukraine avait été provoquée par l’Occident et non pas par la Russie.
🕹️Les participants ont aussi affiché leur cohésion : on a vu Xi Jinping, Poutine et Modi rire ensemble pendant plusieurs minutes, et les deux premiers afficher la proximité de leur relation, qui n’a fait que se renforcer depuis le début de la guerre en Ukraine. Le sommet a été un succès, qui devait être encore amplifié par la parade militaire. Xi Jinping a confirmé qu’il est devenu le leader incontesté du « Sud global ». Vladimir Poutine a une nouvelle fois montré qu’il n’était pas aussi isolé que l’Europe le prétendait. Et Kim Jong-un boira un bol de respectabilité, dont il est toujours très friand.
🕹️Il faut dire que les divisions et les incohérences du camp occidental ont été du pain bénit pour le groupe des autocrates, qui ont comblé les vides, les silences, les hésitations et les changements de cap des États-Unis et de l’Europe. Les divisions de l’UE sur tous les sujets, de la guerre en Ukraine à la politique vis-à-vis de la Chine en passant par l’utilisation de la force, ont neutralisé sa voix sur la scène internationale. Ses reculs, comme les promesses militaires non tenues vis-à-vis de l’Ukraine, ont révélé ses faiblesses, quand certains pays de l’axe de la contestation, comme la Corée du Nord, ont, eux, joint le geste à la parole en envoyant des armes ou des troupes combattre aux côtés des Russes. Les incohérences de Donald Trump ont donné des points gratuits au principal adversaire des États-Unis, la Chine, dont l’Inde constitue la plus grosse prise depuis longtemps. Enfin, les divisions de la communauté transatlantique, entre les États-Unis de Trump et les pays européens, dont les valeurs et les visions de la politique s’éloignent, fournissent un nouveau levier à la Chine et à ses amis.
🕹️Les démocraties, qui vivent au rythme des élections et du temps court et dont les choix paraissent incertains face aux mouvements rapides du monde, n’ont parfois que leurs faiblesses à opposer aux certitudes des autocraties, qui ne dévient pas de leurs objectifs, engagent les moyens nécessaires à leur réalisation et privilégient le temps long. Les autocrates du camp anti-occidental sont, eux aussi, divisés et prudents. Ainsi la Chine n’a pas aidé son allié iranien quand ses installations nucléaires ont été frappées par les Israéliens et les Américains. Et Pékin manifeste son mécontentement quand le Kremlin menace l’Occident d’une frappe nucléaire. Mais, pour l’instant, l’objectif principal des membres du club – imposer leur modèle et faire reculer l’Occident -, compte plus que la divergence de leurs intérêts.
🕹️ Et pendant ce temps nous parlons du vote de confiance, de la dissolution… de notre petite cuisine interne alors que les dangers n’ont jamais été aussi présents et puisants à nos portes, partout dans le monde, comme sur notre territoire à une autre échelle… Il est déjà bien tard !
