comment seront perçues la justice, l’information scientifique, la parole des médias ? comment recréer de la confiance dans les institutions, lutter contre la
désinformation ?
La recherche de la croissance économique est longtemps apparue comme le gage de l’amélioration généralisée des conditions de vie et de la prospérité. Ce lien est aujourd’hui remis en cause par toute une série de ruptures parmi lesquelles la perspective d’une croissance économique durablement faible, les crises écologiques, le vieillissement démographique, la pression exercée sur les systèmes de protection
sociale, dans un contexte de forte instabilité géopolitique et de sentiment d’une fin du mythe de la « mondialisation heureuse ».
Ces crises multiples soulèvent l’enjeu d’une dissociation entre développement économique et progrès humain, la notion même de croissance économique faisant l’objet d’importantes critiques de la part de certains contributeurs.
Dans ces conditions, comment évoluera notre rapport à l’objectif de croissance économique dans les prochaines décennies ? Les espoirs placés dans la dynamique économique pourront-ils encore être considérés comme le ciment du projet social ?
Parlera-t-on d’ailleurs encore de croissance ? Aura-t-on réussi à réconcilier défi environnemental et question sociale ? A découpler croissance et consommation d’énergie ? Comment seront pris en compte le bien-être social et la vie des générations
futures ?
Pour tenter de répondre à ces questions, le rapport pourra s’attacher à :
– évoquer de manière synthétique la place occupée par la croissance en tant que valeur dans l’histoire économique ;
– souligner les tendances lourdes susceptibles de faire évoluer cette place en dessinant la toile de fond dans laquelle s’inscrit la réflexion prospective ;
– explorer les travaux relatifs aux alternatives à la croissance et à la prise en compte des externalités environnementales et du bien-être social et intergénérationnel (croissance « positive », croissance « verte », croissance « durable »,
« décroissance », « économie servicielle », économie « à haute valeur environnementale et sociale », etc.), en soulignant la difficulté pour les outils de mesure alternatifs au PIB à s’imposer dans le débat public ;
– envisager des scénarios d’évolution en retenant des paramètres déterminants (exemple : concentration sur le court terme vs long terme – prédominance de valeurs altruistes vs poursuite de l’individuation ; atteinte de la neutralité carbone vs aggravation de l’empreinte environnementale) ;
– formuler quelques grandes orientations pour l’avenir.
Les auditions ont débuté aujourd’hui avec Jérôme Benoit, philosophe et économiste, et Emmanuel Constantin, essayiste.
D’autres suivront pour éclairer ce chemin dont je ne manquerai pas de rendre compte au fur et à mesure des avancées.



