🇪🇺 9 mai : JournĂ©e de l’Europe, Avenir de l’Europe.

11 mai 2022
Le #9mai 🇪🇺, au lendemain des commémorations du #8mai1945, nous avons célébré l’Europe, et, à travers elle, la démocratie, la fraternité et la paix. Alors que la guerre est de retour sur notre continent, pensons aux 🇺🇦Ukrainiens qui se battent pour nos valeurs. Pour la Liberté.
🇪🇺 A l’occasion de la JournĂ©e de l’Europe et de la clĂ´ture de la ConfĂ©rence sur l’avenir de l’Europe, le prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron a dĂ©voilĂ© sa vision de l’avenir du continent europĂ©en, qui passe selon lui aussi bien par une rĂ©vision des traitĂ©s de l’UE que par la crĂ©ation d’une « communautĂ© politique europĂ©enne ». Cette dernière pourrait notamment accueillir l’Ukraine, du moins le temps de la procĂ©dure d’adhĂ©sion Ă  l’UE qui prendra des annĂ©es.
🇪🇺 Le prĂ©sident a fait rĂ©fĂ©rence au projet « sans doute trop prĂ©coce » de François Mitterrand qui, en 1989, avait appelĂ© de ses vĹ“ux une ConfĂ©dĂ©ration europĂ©enne. Plus de trente ans plus tard, la question est toujours la mĂŞme : comment organiser l’Europe ? Dans l’esprit du prĂ©sident, ce « nouvel espace de coopĂ©ration politique » permettrait Ă  ceux qui partagent les mĂŞmes « valeurs dĂ©mocratiques » et qui sont animĂ©s par la « volontĂ© de prĂ©server l’unitĂ© du continent » d’avancer ensemble, notamment dans des domaines clefs comme la sĂ©curitĂ©, la coopĂ©ration Ă©nergĂ©tique ou la circulation des personnes. Ce projet d’envergure tient en quelques mots : il s’agit de « rassembler notre Europe dans la vĂ©ritĂ© de sa gĂ©ographie, sur l’assise de ses valeurs dĂ©mocratiques (…) et en conservant la force et l’ambition de notre intĂ©gration ».
🇪🇺 Par le biais de cette nouvelle « communautĂ© politique europĂ©enne », l’idĂ©e est de pouvoir en finir avec les « perspectives longues et dĂ©sespĂ©rantes » souvent donnĂ©es aux pays qui souhaitent rejoindre l’UE, Ă  l’image des pays des Balkans occidentaux actuellement. Il serait ainsi possible de resserrer les liens entre ces pays certes hors-UE, mais très proches gĂ©ographiquement et sur le plan des valeurs. MĂŞme le Royaume-Uni pourrait rejoindre cette nouvelle communautĂ©, puisque « la rejoindre ne prĂ©jugerait pas des adhĂ©sions futures Ă  l’UE, tout comme elle ne serait pas fermĂ©e Ă  ceux qui ont quittĂ© cette dernière ». Nous avons en effet sans aucun doute le devoir historique d’ouvrir une rĂ©flexion historique Ă  la hauteur des Ă©vĂ©nements que nous sommes en train de vivre sur l’organisation de notre continent ».
🇪🇺 En ce qui concerne l’Ă©ventuelle future adhĂ©sion de l’Ukraine Ă  l’UE (telle qu’on la connaĂ®t, et non Ă  la nouvelle « communautĂ© politique europĂ©enne » dĂ©voilĂ©e par le chef de l’Etat), la Commission europĂ©enne compte donner en juin son avis sur l’obtention du statut de candidat Ă  l’UE, susceptible d’ouvrir la voie au long processus de nĂ©gociations (nĂ©cessitant l’accord des Vingt-Sept). L’UE avait lancĂ© le 7 mars la procĂ©dure d’examen des demandes d’adhĂ©sion dĂ©posĂ©es par l’Ukraine, mais aussi par la GĂ©orgie et la Moldavie, Ă  la suite de l’invasion russe de l’Ukraine. Le prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimĂ© mi-avril l’espoir d’obtenir pour son pays ce statut de candidat « dans les semaines Ă  venir ». Il avait remerciĂ© Bruxelles de sa rapiditĂ©, notant qu’habituellement, l’obtention du statut de candidat Ă  l’UE « prend des annĂ©es ». Pour rappel, cinq pays sont actuellement officiellement candidats Ă  l’UE: la MacĂ©doine du Nord, le MontĂ©nĂ©gro, la Serbie, l’Albanie et la Turquie.
🇪🇺 S’ouvre donc maintenant une pĂ©riode cruciale pour les institutions europĂ©ennes : en plus d’avoir Ă  Ă©ventuellement se prononcer sur le nouveau projet d’Emmanuel Macron, elles devront aussi et surtout dĂ©cider des suites Ă  donner aux enseignements de la ConfĂ©rence sur le futur de l’Europe. Dans neuf domaines distincts, allant du changement climatique et de l’environnement Ă  l’éducation, la culture, la jeunesse et le sport, en passant par l’UE dans le monde ou la transformation numĂ©rique, les participants Ă  la ConfĂ©rence ont mis en avant 49 propositions en vue de « faire avancer » l’Europe, qui se dĂ©clinent elles-mĂŞmes en plus de 300 mesures spĂ©cifiques.
🇪🇺 Le Parlement europĂ©en a Ă©tĂ© le premier Ă  se positionner sur « l’après-ConfĂ©rence » : dès le mercredi 4 mai, les eurodĂ©putĂ©s ont adoptĂ© une rĂ©solution dans laquelle ils ont soulignĂ© que les conclusions de la ConfĂ©rence devaient ĂŞtre respectĂ©es et par le biais de laquelle ils se prononcent en faveur d’une Convention, comme prĂ©vue par l’article 48 du traitĂ© sur l’Union europĂ©enne (TUE) qui stipule que « les traitĂ©s peuvent ĂŞtre modifiĂ©s conformĂ©ment Ă  une procĂ©dure de rĂ©vision ordinaire », afin de repenser le fonctionnement de l’UE. Bon nombre de propositions Ă©manant de la ConfĂ©rence demandent en effet, pour ĂŞtre mises en Ĺ“uvre, de rouvrir les traitĂ©s. La commission des Affaires constitutionnelles (AFCO) du Parlement europĂ©en planche donc actuellement sur un projet de rĂ©solution qui demandera officiellement l’ouverture de cette future Convention. Le Parlement pense en effet que c’est par le biais d’une Convention qu’il sera possible, pour l’UE, de « privilĂ©gier un modèle de croissance durable, inclusif et rĂ©silient qui met l’accent sur les PME, avancent les dĂ©putĂ©s » et de « jouer un rĂ´le prĂ©pondĂ©rant dans la lutte contre le changement climatique, la protection de la biodiversitĂ© et la mise en avant du dĂ©veloppement durable Ă  l’Ă©chelle mondiale ». La prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, Mme Ursula von der Leyen, s’est prononcĂ©e Ă  Strasbourg pour une modification des traitĂ©s de l’UE « si nĂ©cessaire ». Mme Roberta Metsola, prĂ©sidente du Parlement europĂ©en, a redit que « nous avons besoin d’une Convention, c’est l’Ă©tape suivante (…) car il y a des questions qui ne peuvent plus attendre », a-t-elle estimĂ©, citant notamment le domaine de la dĂ©fense.
Mais il faut garder Ă  l’esprit que le lancement d’une Ă©ventuelle Convention ne va pas sans l’accord des Etats membres. Un vote Ă  la majoritĂ© simple est nĂ©cessaire. La balle passera donc rapidement dans le camp du Conseil. La rĂ©union du Conseil europĂ©en du 23 et 24 juin pourrait donner l’occasion aux chefs d’Etat et de gouvernement europĂ©ens d’Ă©voquer ce sujet sensible. Les Etats ont en effet des points de vue très variĂ©s.
🇪🇺 Le PrĂ©sident de la RĂ©publique s’est pour sa part dit « favorable » Ă  une « rĂ©vision des traitĂ©s », pour gagner en efficacitĂ© institutionnelle par temps de paix comme en temps de crise. Mais en parallèle, 13 des 27 Etats membres de l’UE, dont le Danemark, la Suède, la Finlande et la Bulgarie, se sont dits opposĂ©s au lancement d’une procĂ©dure pour changer les traitĂ©s. « Nous ne sommes pas en faveur de tentatives inconsidĂ©rĂ©es et prĂ©maturĂ©es visant Ă  lancer » une telle procĂ©dure, Ă©crivent-ils dans une note. Ils pointent notamment le risque d’une « perte d’Ă©nergie » et estiment qu’une rĂ©vision des traitĂ©s « n’a jamais Ă©tĂ© un objectif » de la ConfĂ©rence sur l’avenir de l’Europe.
🇪🇺 On voit bien, dans ce contexte de guerre en Europe et de crise de Covid, que de la ConfĂ©rence sur l’avenir de l’Europe sort une demande pour plus d’intĂ©gration europĂ©enne. Il faut que l’Europe soit au rendez-vous, qu’elle soit Ă  la hauteur pour rĂ©pondre Ă  cette envie d’avoir « plus d’Europe ».
🇪🇺 Enfin, selon le PrĂ©sident de la RĂ©publique, l’Europe ne doit pas craindre, en son sein, la « diffĂ©renciation ». En clair, pour avancer, il faut savoir accepter de ne pas travailler Ă  27. Selon lui, « les avant-gardes ont toujours Ă©tĂ© fĂ©condes pour le projet europĂ©en », « n’ont jamais exclu » et « existent dĂ©jĂ , de l’euro Ă  Schengen ». « Mais je suis frappĂ© ces dernières annĂ©es, comme en quelque sorte la volontĂ© de nous tenir Ă  27, nous interdit d’ĂŞtre plus ambitieux », a-t-il lancĂ©. Et le chef de l’Etat de regretter : « Nous n’arrivons jamais Ă  nous rĂ©unir en format zone euro, nous sommes le seul syndic de copropriĂ©tĂ© qui s’interdit de se rĂ©unir. En syndic de copropriĂ©tĂ©, il faut toujours inviter toute la rue ! On a peur d’assumer d’ĂŞtre plus ambitieux. » Balayant d’un revers de main la critique rampante d’une « Europe Ă  plusieurs vitesses », il a appelĂ© Ă  « accĂ©lĂ©rer le rythme » et « relever les ambitions ». C’est l’idĂ©e qu’avait fait valoir en son temps Edouard Balladur autour des diffĂ©rents cercles europĂ©ens pour sortir de la quadrature. J’ai toujours adhĂ©rĂ© pour ma part Ă  cette vision.
🇪🇺 On le voit, la question européenne va devoir avancer de manière impérieuse pour donner un nouvel élan, un nouvel espoir, faute de quoi elle risque de s’enliser et de ne pas être à la hauteur du rendez-vous de l’histoire.

Contact permanence
04 71 64 21 38
1 rue Pasteur, 15000 Aurillac
Contact
04 71 64 21 38
1 rue Pasteur, 15000 Aurillac