Le redressement budgétaire n’épargnera personne….

8 décembre 2025

‼️Le redressement budgétaire n’épargnera personne.

❗️La France doit réduire son déficit de 120 milliards d’euros pour stabiliser sa dette. L’ampleur de cet effort se traduira inévitablement, selon une note du think tank Terra Nova, laboratoire d’idées français se voulant proche du Parti socialiste, par la hausse d’un impôt comme la TVA touchant tous les Français et une baisse de l’épargne des retraités.
Je plaide de longue date pour ces solutions qui doivent notamment s’accompagner d’une baisse des charges sur les salaires pour augmenter le salaire net sans augmenter le coût du travail, et d’un encadrement des revenus de substitution plus sévère pour encourager au travail.
Ces pistes demandent du courage et je me réjouis que ce think tank ouvre un débat trop souvent tabou !

❗️Vu l’état catastrophique des finances publiques, tous les Français vont devoir passer à la caisse. C’est la conclusion sans fard d’une note de Terra Nova publiée ce lundi et signée par Guillaume Hannezo, professeur associé à l’Ecole normale supérieure et ancien conseiller économique de François Mitterrand.

❗️Le think tank progressiste n’est pas tendre avec les politiques de tous bords qui, selon lui, nient cette évidence et prétendent que la solution est à chercher chez les autres : « Chez les immigrés, dira le RN ; chez les fonctionnaires, pour la droite classique ; chez les flemmards, pour le centre droit ; chez les très riches et les entreprises, pour la gauche ». L’actualité l’illustre cruellement même si des réformes structurelles dans chacun des domaines sont nécessaires.

❗️Or même cumulées, ces pistes ne sont pas à l’échelle du problème, calcule Terra Nova. La France doit réduire son déficit public d’environ 4 % du PIB, soit 120 milliards d’euros, uniquement pour stabiliser sa dette et éviter un emballement de la charge d’intérêts. « C’est un effort de 3 à 4.000 euros par ménage et par an », pointe Guillaume Hannezo, effort quasi inédit dans l’histoire du pays. L’ajustement est bien plus drastique que ceux réalisés lors du « tournant de la rigueur » de 1983 ou lors de la phase de « qualification pour l’euro » au début des années 1990 (tous deux autour de 2,5 % du PIB).

❗️Il faut remonter à 1958 pour trouver un plan de rigueur d’ampleur similaire, quand de Gaulle et Pinay avaient augmenté massivement les impôts (impôt sur les sociétés à 50 %, surtaxe sur les hauts revenus, 2 à 3 points de TVA en plus, hausse des taxes sur l’essence, etc.) et gelé investissements et salaires dans la fonction publique. Comment réitérer l’exploit dans une économie ouverte ? Guillaume Hannezo souligne l’insuffisance des pistes habituellement avancées par les politiques. Réduire le train de vie de l’Etat ? Même en privatisant et en faisant des plans sociaux dans la fonction publique, difficile de générer plus de 5 % de la somme.

❗️Faire payer les entreprises ? Ici encore, pas de « trésor caché », explique la note. Toutes réunies, les entreprises françaises font moins de profits (112 milliards d’euros en 2023) que les masses à trouver. Difficile de faire peser davantage que 10 à 15 % de l’effort maximum sur leurs épaules. Travailler plus ? Repousser l’âge de départ en retraite permettrait bien sûr d’économiser sur les pensions, mais essentiellement en évitant une explosion de la facture à long terme et non en la réduisant dans l’immédiat.

❗️Quant à une moindre indemnisation du chômage, elle dépendra de la conjoncture et ne produirait que quelques milliards. « Au total, le ‘travailler plus’, à solde migratoire inchangé, […] peut contribuer pour 5 à 10 % à la résolution de l’impasse. C’est une contribution appréciable, mais pas décisive », évacue la note.

❗️Enfin, « taxer les riches » n’a rien d’une baguette magique non plus. L’auteur estime qu’en allant « aux limites de la jurisprudence constitutionnelle » et avec « des risques de délocalisation calculés », il serait possible de prélever 10 à 15 milliards d’euros sur les plus aisés- réintégration des plus-values latentes dans les transmissions de patrimoine, rabot du pacte Dutreil, restauration d’un ISF…

❗️Bref, le compte n’y est pas. Même en mettant à contribution l’Etat, les chômeurs, les entreprises et les plus riches, cela règle – au mieux – un tiers du problème. « Il reste encore 70 à 90 milliards d’euros à reprendre sur les ‘vraies gens’, les 99 %, c’est-à-dire 2.300 à 3.000 euros par foyer et par an, relève Guillaume Hannezo. Donc tout le monde va payer. » Concrètement, l’Etat va devoir reprendre du pouvoir d’achat. « C’est un changement de paradigme, dont on comprend qu’il provoque une forme de déni et de panique morale », même si d’autres pays y sont parvenus : Italie, Espagne, Portugal ou Grèce.

❗️La note prône « deux trains de mesures simples ». D’abord réduire en priorité les flux de dépenses publiques épargnés par les ménages – en particulier les pensions. Réduire de moitié le taux d’épargne des retraités (c’est-à-dire baisser leurs revenus de 10 à 12 % par exemple en supprimant l’abattement fiscal, en désindexant plusieurs années, etc.) générerait dans le temps « plus de 40 milliards d’euros, soit 40 % du besoin d’ajustement, sans spirale récessive, et la France resterait sur un niveau de retraites plus généreux que la plupart de ses voisins », assure Guillaume Hannezo.

❗️Ensuite, selon Terra Nova, le solde ne pourra venir que de la hausse d’un impôt général à large assiette comme la TVA ou la CSG. La note pointe que le taux normal de TVA en France est « 3 à 5 points en dessous des pays comparables » et que chaque hausse d’un point rapporte entre 7 et 11 milliards d’euros à l’Etat (selon le sort réservé aux taux réduits). De quoi atteindre la barre des 120 milliards, stabiliser la dette, lever les inquiétudes des Français et lancer un mouvement de désépargne.

❗️« De sorte que le retour de la confiance, qui joue sur des masses énormes, compensera, au moins en grande partie, l’effet de l’ajustement, conclut Guillaume Hannezo. Mais il faudra que d’ici là, quelqu’un prenne le risque de dire la vérité. »
Il est vrai que ces « deux trains de mesures simples » sont politiquement explosifs.
Et pourtant …

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