🏛️ Lecture au Sénat du discours de politique générale du Premier ministre.
🏛️ Laurent Nuñez, Ministre de l’intérieur et numéro 2 du Gouvernement, a donné lecture du discours de politique générale que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, prononçait au même moment à l’Assemblee nationale. Il sera demain au Sénat et précisera sans doute ses intentions vis à vis des territoires et des collectivités territoriales. j’y reviendrai.
🏛️ Trois priorités figuraient dans ce discours ramassé d’un Gouvernement de Mission qu’on ne peut que partager :
– Donner un budget à la France rapidement et de manière responsable.
– Travailler avec le Parlement, sans recourir à l’article 49.3.
– Réconcilier le pays par le dialogue social et la décentralisation.
🏛️ Partage du pouvoir avec le Parlement présenté comme une rupture :
« Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez. » : voilà le slogan martelait par le Premier ministre.
➡️ Abandon du 49.3, notamment sur le budget (la conséquence directe en est une perte d’influence du Sénat).
➡️ Le Parlement reprendra toute sa place : il débattra, modifiera et votera les textes.
➡️ Chaque député assumera ses positions sur les dépenses, les impôts et la dette.
↪️ Le budget 2026 prévoit :
– Réduction du déficit à 4,7 % du PIB, et sous les 5 % à la fin du débat parlementaire.
– Économies sur les dépenses publiques (État, collectivités, dépenses sociales).
– Lutte contre la fraude fiscale et sociale.
– Fiscalité ajustée : baisse d’impôts pour les PME, contribution exceptionnelle des très grandes fortunes pour financer les investissements d’avenir.
J’y reviendrai dès demain après l’audition des Ministres en commission des finances sur le PLF 2026.
🏛️ Partage du pouvoir avec les partenaires sociaux :
Il affirme un soutien clair au travail et aux travailleurs, avec trois axes :
– Valoriser le mérite, le courage et la promotion interne : négociations de branche pour faciliter les parcours de carrière.
– Réindustrialiser la France : investir dans les filières stratégiques (électronique, nucléaire, automobile…).
– Soutenir le pouvoir d’achat et le logement des salariés.
❗️🏛️ Dossier des retraites :
– Suspension de la réforme de 2023 jusqu’à janvier 2028, sans hausse d’âge ni modification de la durée d’assurance (170 trimestres).
– Organisation d’une Conférence sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux avant l’élection présidentielle.
– Objectif : refonder le contrat social et redéfinir le rôle du paritarisme.
Il précise : suspendre n’est pas renoncer, mais créer les conditions d’un compromis durable.
J’ai toujours défendu l’idée que cette réforme portée par Mme Borne était mauvaise et qu’il fallait la reconsidérer pour en rester à des adaptations de la durée de cotisation en lien avec l’évolution démographique mais en sortant durée totem de la mesure d’âge qui n’a plus de sens, et à l’introduction d’une part de capitalisation collective.
🏛️ Partage du pouvoir avec les collectivités locales :
Sébastien Lecornu veut « décentraliser des responsabilités, pas seulement des compétences ».
Il propose :
– Un nouvel acte de décentralisation d’ici décembre 2025.
– Un seul responsable identifié par politique publique (ministre, préfet ou élu).
– Des moyens budgétaires, fiscaux et réglementaires renforcés pour les territoires.
Il insiste sur les dossiers prioritaires :
– Nouvelle-Calédonie : transcription de l’accord de Bougival dans la Constitution avant fin 2025.
– Outre-mer et Corse : textes prêts sur la vie chère et l’autonomie corse.
🏛️ Les urgences à traiter :
Sébastien Lecornu conclut en appelant à agir sans attendre :
– Adoption rapide du budget pour 2026.
– Réforme de l’État et des services publics.
– Lois prêtes : sécurité, polices municipales, statut de l’élu.
– Sujets sensibles à poursuivre : fin de vie, égalité femmes-hommes, lutte contre racisme, homophobie et antisémitisme.
– Enjeux prioritaires à venir : sécurité, immigration, énergie, écologie, éducation et numérique.
Nous saurons jeudi si le Gouvernement est censuré ou non. S’ouvrira peut être alors le débat budgétaire, lui aussi soumis au risque de censure.
Le coût de la stabilité ne doit pas être supérieur à celui de la dissolution !




