🖋️ Mission impossible… ou pas !
🖋️ Certains ont le chic de faire croire aux Français que leurs désirs sont des réalités. On se souvient de 1981 et du revirement qui a suivi, ou du slogan « mon ennemi c’est la finance » et de la mise en place du CICE qui a suivi… Aujourd’hui, on ne parle que de la satanée taxe Zucman qui ruinerait le pays avant les plus fortunés en s’attaquant au patrimoine industriel et entrepreunarial déjà bien mis à mal. Bien sûr que les sondages à plus de 80% disent : taxons les riches, comme ils disent sanctionnons les étrangers !
🖋️ Nous manquons tellement de discernement et de nuances. Il est si facile de pointer des bouc-émissaires pour s’exonérer de tout effort : les riches pour les uns, les étrangers pour les autres, les vieux pour certains … On ne peut diriger un pays dans le courtermisme sondagieux … La situation exige plus que jamais courage et responsabilité dont on semble bien pourtant loin.
🖋️ Beaucoup demande déjà la peau de Sébastien Lecornu, du PS au RN ; LFI et les Verts étant quoiqu’il en soit pour la bordelisation du pays après celle de l’Assemblée nationale. On sait déjà que céder sur un point c’est s’exposer à la surenchère, alors que c’est au compromis qu’il faut appeler. Compromis de la part de tous : Du Gouvernement bien sûr, mais aussi du PS comme de tous les partis responsables et qui prétendent un jour gouverner autour de leur projet. En attendant il faut composer. Dans cette attente il faut éviter à la France de sombrer davantage. Est ce là mission impossible ? Peut-être…
🖋️ Bien sûr la posture d’Emmanuel Macron n’est pas facilitrice. Son Premier ministre semble lui avoir compris que nous étions dans un régime parlementaire et que c’est au Parlement, et surtout au Sénat, que se fera le budget, qui ne sera pas au final celui proposé par l’exécutif. La sortie de crise que traverse la France ne peut passer par un monstre fiscal, même si nous devons introduire des mesures de plus grande justice fiscale. Je réclame depuis longtemps au moins à trois niveau : une meilleure progressivité de l’IR, une limitation des niches fiscales et un plafonnement de celle-ci pour s’assurer d’un juste taux de contribution des revenus les plus élevés. Mais elle passe aussi par une baisse de la dépense publique et une amélioration du pouvoir d’achat de ceux qui travaillent (en rapprochant le salaire net du salaire brut par un transfert de charge vers la TVA).
🖋️ Dans ce moment de profonde instabilité, il ne reste qu’une voie : assurer de la cohérence et faire preuve de courage et de hauteur. Acheter à prix d’or le silence de quelques uns, pourtant minoritaires, n’a jamais été une issue. Seul un projet équilibré, répondant à des attentes légitimes, prenant à témoin les Français, peut, peut-être, résoudre l’équation impossible pour un temps…
🖋️ Sébastien Lecornu le sait très bien. Il a affirmé une écoute, dessiné un chemin qui sera adapté au moment du vote. Il pense trouver des compromis dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale et peut-être surtout un accord en CMP grâce au Sénat. Promesse en l’air pour gagner du temps, comme son prédécesseur, ou stratégie mûrement réfléchie ? On attend de voir sa méthode à l’épreuve et d’entendre pour cela son discours de politique générale. Le premier ministre « le plus faible de la Ve République » – c’est lui qui le reconnaît – donne plutôt l’impression d’avancer comme un funambule. Sa mission paraît impossible. La semaine qui s’ouvre s’annonce décisive.
🖋️ Il faut enfin comprendre que nous sommes dans un régime parlementaire. C’est au Parlement d’arrêter un budget certes proposé par le Gouvernement, à charge pour ce Gouvernement ensuite de l’exécuter sous son contrôle.
Pour cela deux conditions simples :
– que le Parlement accepte de parlementer et de trancher,
– que le Gouvernement accepte de gouverner et de faire respecter les choix démocratiques.
Et qu’on sorte enfin de la confusion des ordres dénoncée par Pascal.
Alors la mission serait possible !



