🏛️ Sénat : Réunion de groupe et préparation budgétaire.
En cette période de rentrée et de vacance du pouvoir, alors que le Premier ministre cherche un chemin, j’ai pu faire valoir en réunion de travail des Sénateurs en charge des questions budgétaires trois attendus qui pourraient contribuer à identifier ce chemin et redonner un peu de lisibilité à nos concitoyens.
1️⃣ Un attendu politique :
Les propositions et les ambitions peuvent être différentes selon que nous serons partie prenante du futur gouvernement ou pas.
L’impasse dans lequel nous sommes aujourd’hui exige comme je l’ai déjà dit de reculer pour en sortir, donc de faire des compromis. J’en vois au moins deux qui me semblent acceptables pour permettre à une gauche responsable de ne pas censurer le futur budget, tout en permettant à la droite de demeurer dans ce socle commun responsable et conjoncturel :
– introduire des mesures de justice fiscale (taxation des plus hauts revenus et lutte contre l’optimisation fiscale).
– et suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle.
J’y ajoute la transparence d’un contrat de gouvernement pour 18 mois qui permet à notre pays de fonctionner sans que ce « socle de la raison » ne vaille quitus à la politique conduite par Emmanuel Macron depuis 8 ans qui a dégradé et abîmé la France.
Ensuite viendra le temps des choix politiques …
2️⃣ Un attendu organisationnel :
Il faut d’urgence recentrer l’Etat sur le régalien pour lui donner les moyens d’assurer ses missions premières de protection des Français.
Pour cela il faut supprimer les agences pour rendre le pouvoir à ceux qui sont responsables devant les Français.
Il faut surtout engager un choc de décentralisation pour donner les moyens d’agir au plus près aux élus locaux (cf. mes propositions déjà faites ici sur ce point) autour d’un champ très large de compétences.
3️⃣ Un attendu symbolique :
Il convient à ce titre de fixer un cadre clair et simple pour le prochain budget :
– un niveau de dépenses réellement en baisse, et non en tendance comme on nous le vend depuis plusieurs années, marquant une vraie rupture,
– un engagement à ne plus voter un budget social en déficit : ce n’est pas aux générations futures à payer les dépenses sociales d’aujourd’hui,
– un arrêt de la politique du « chèque » inefficace et inflationniste, pour rétablir la vérité des « prix » : donc une baisse forte avant extinction des aides aux entreprises comme aux ménages, en privilégiant les mesures fiscales limitées dans le temps, et en plafonnant les allocations à 70% du SMIC.
– un rapprochement du salaire net du salaire brut par un financement de la protection sociale qui repose moins sur le travail et davantage sur la consommation (TVA) ce qui donnera un gain de pouvoir d’achat à ceux qui travaillent.
🔜Nous sommes tous impatients de connaître la manière dont le Premier ministre se saisira de ces sujets et les réponses qu’apporteront les forces politiques susceptibles de garantir un sursaut, dans l’attente d’un vrai renouveau que seule l’élection présidentielle permettra autour d’un projet ambitieux et porteur d’espoir, aux termes d’un débat national éclairé.
Si nous ne parvenons à trouver ce chemin étroit et ponctuel d’ici là, nous risquons de basculer d’une crise politique à une crise de régime.



