La lettre à l’éléphant résonne dans notre mission de la délégation à la prospective sur les valeurs

1 juillet 2025
🐘Publiée pour la première fois en 1968 dans le Figaro Littéraire, la Lettre à l’éléphant de Romain Gary est une véritable ode écologique et une leçon de liberté, dont l’actualité est criante. Elle vient d’être republiée dans la collection « l’Eclaireur » qui donne à entendre la parole singulière de personnalités dont l’esprit nous parle à travers les âges. Une aide à la compréhension de notre époque…
🐘 Avec ce texte étonnant de modernité et d’humanisme, Romain Gary célèbre à nouveau la « liberté infinie » de l’éléphant qu’il avait si bien décrite dans les Racines du ciel (Prix Goncourt 1956). Dans une lettre magistrale à son « cher éléphant », dont les congénères, mal-aimés, inutiles, sont alors massacrés par milliers au nom du progrès, Gary met en garde contre une civilisation qui se passerait de tout ce qui ne sert pas ses intérêts immédiats : après tout, ce qui commence avec la chasse à l’éléphant pourrait bien s’achever par la fin pure et simple du droit à résister au pouvoir, voire à penser librement. Car derrière la frénésie meurtrière des chasseurs ne se cache-t-il pas une haine de cette liberté « vivante et irrésistible » que l’éléphant partage avec l’homme ? Lorsque Gary nous invite à sauver les éléphants et leur « ardente aspiration à une existence sans entrave », ne s’agit-il pas, au fond, de nous sauver nous-mêmes ?
🐘 Avec une clairvoyance extraordinaire, « l’écrivain diplomate » livre ici un manifeste écologique d’une grâce folle, dans lequel il lie le destin de l’humanité à la défense des animaux et met en garde contre la destruction du vivant, conséquence de notre matérialisme. À l’ère de l’anthropocène, son avertissement, vieux de soixante ans, est d’une actualité glaçante : « dans un monde entièrement fait pour l’homme, il se pourrait bien qu’il n’y eût pas non plus place pour l’homme. »
🏛️ Voilà qui résonne avec nos auditions du jour, au titre de nos travaux de la délégation à la prospective, au cours desquels un intervenant, économiste, nous a déclaré que la définition de la valeur est aujourd’hui simple en fait, puisqu’il s’agit, ni plus ni moins, que de « mettre au dessus de tout, ce qui permet de relever le défi humain que constitue notre préservation sur cette planète », alors que nous sommes inscrit à l’échéance 2050 dans un horizon de croissance durablement bas.
En effet, la population en âge de travailler va baisser de 4% à cette échéance, et le capital que nous allons mobiliser ne produira pas de rendement car il ne servira qu’à reconstituer ou adapter ce que nous détruisons par ailleurs. L’inconnu de la productivité ne peut croître que si nous changeons de paradigme pour nous engager dans les secteurs économiques s’inscrivant dans une logique réparatoire. Exprimer enfin le coût de l’inaction pour rétablir « la vérité des prix », comme le rapport « Armand – Rueff » avait pu le faire en 1959, voila le défi. Le sujet devient désormais existentiel.
🏛️ Nous allons poursuivre nos travaux en formant le vœu que nous puissions aboutir à des propositions ouvrant une nouvelle voie et que celle-ci soit ensuite poursuivie…
À suivre…

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