
D’abord, il s’agit d’accepter que l’effort soit partagé par tous, d’où l’idée de l’année blanche qui, si elle n’est pas « géniale », est sans doute la seule voie acceptable dans le contexte politique sans majorité que l’on connaît. Ne pas revaloriser nos dépenses, aucune dépense, à l’exception de la défense et hélas de la dette, serait relativement indolore et surtout permettrait de partager l’effort et donc de le rendre acceptable et soutenable par tous, puisqu’il concernerait tout le monde, y compris les contribuables si on ne revalorise pas le barème de l’IR.

Des trois budgets publics : État, collectivités et sécurité sociale, chacun doit faire un effort proportionné.

Les collectivités aussi ! Contrairement à ce que dit le Président du CFL et Vice-président de l’AMF, André Laignel, dont l’action devient contreproductive pour l’intérêt même des collectivités. Mais cet effort doit être limité au niveau de 2025, autour de 2 milliards d’euros. Le gel des rentrées de TVA et des bases fiscales pourraient y suffire sans que cela ne soit trop pénalisant pour nos territoires. Si besoin, nous pourrions imaginer un « Dilico 2 »…

Les dépenses sociales doivent être celles qui sont le plus mises à contribution. Le déficit 2026 devrait être de 28 milliards, nous devons le réduire très sensiblement, si possible de 20 milliards d’euros, et même pourquoi pas le ramener à 0. À ce titre, l’accroissement du travail semble la seule vraie piste susceptible de générer croissance et ressources pour notre régime de santé et de retraite (1 heure de travail de plus par semaine ramènerait 20 milliards d’euros dans les caisses de la sécurité sociale !)

Le budget de l’Etat a augmenté de 90 milliards d’euros depuis 2019 (et nous n’étions pas sous administrés alors), soit +35 milliards hors inflation. En supprimer au moins la moitié semble plus que possible et nécessaire, soit environ 18 milliards d’euros, en arrêtant notamment de faire des « chèques » (aux particuliers comme aux entreprises) dont on a plus les moyens et dont l’efficacité n’est pas démontrée.

À titre personnel, je propose d’aller plus loin. Outre ces réductions de dépenses qui peuvent aller jusqu’à 60 milliards d’euros au lieu de 40, nous devons accroître la lutte contre la fraude, réduire les exonérations et les niches fiscales, et mettre en place un système interdisant la suroptimisation fiscale pour les plus riches qui doit rapporter 20 milliards d’euros.
Les réformes structurelles que je propose par ailleurs devront hélas attendre un contexte politique plus favorable…