En ouverture des questions d’actualité au gouvernement (QAG) au Sénat, le President Gérard Larcher a rappelé, en présence d’une représentante de la Rada – parlement ukrainien – largement applaudie sur tous les bancs, toute notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne peut pas y avoir d’accord de paix sans les ukrainiens et sans les européens. Il en va de l’avenir de notre continent et de la paix en Europe. Il y a aujourd’hui un risque de basculement du monde alors que l’Europe est seule et divisée. L’Europe doit assurer seule sa sécurité et doit décider si elle veut continuer à exister. La nécessité de construire une défense qui ne dépende pas des autres est essentielle. Pour cela nous devons trouver les moyens financiers (nous ne consacrons plus que 2% de notre richesse nationale à notre défense, contre 6% en 1945) pour assurer notre souveraineté à l’échelle nationale dans un cadre européen solidaire et partagé. Toute notre architecture de sécurité, construite depuis la deuxième guerre mondiale, est en effet en train de s’effondrer, alors qu’une alliance entre americains et russes semblent se nouer, alors que la violence semble l’emporter sur le droit. Au lendemain du mini-sommet d’urgence, organisé lundi à l’Élysée en présence d’une poignée de dirigeants européens, et qui avait des allures de réponse improvisée à l’accélération imposée par Donald Trump sur le dossier ukrainien, et alors que la guerre d’invasion russe de l’Ukraine entrera lundi prochain dans sa quatrième année, les Européens paraissent en effet sur la touche, Trump et Poutine se faisant fort de régler sans eux le conflit. Le chef de l’État a annoncé qu’il tiendra, après celle de lundi, ce jour une nouvelle réunion avec plusieurs États européens et non européens. De même il doit rencontrer prochainement les responsables politiques français pour s’entretenir avec eux de la situation internationale avant qu’un débat ne soit organisé au Parlement. La sécurité de l’Europe est en effet à un tournant. La passe d’armes s’amplifie entre le président ukrainien et son homologue américain. Volodymyr Zelensky a déclaré, ce mercredi 19 février, que Donald Trump « [vivait] dans un espace de désinformation » russe, en réponse aux critiques du président américain. Le président ukrainien a également jugé que les Etats-Unis avaient aidé Vladimir Poutine à échapper à son isolement international en acceptant des pourparlers bilatéraux, qui se sont tenus mardi en Arabie. Volodymyr Zelensky a dénoncé à plusieurs reprises ces tractations qu’il a qualifiées de discussions « sur l’Ukraine sans l’Ukraine ». On le voit la tension monte de manière inquiétante avec un vrai risque de marginalisation des ukrainiens et des européens. Le Gouvernement a donc annoncé que se tiendrait au Parlement un débat au titre de l’article 50-1 de la constitution pour permettre l’expression parlementaire. Par-delà le sort de l’Ukraine, l’avenir des enfants européens est en jeu. « Ne laissons pas l’histoire s’écrire sans nous, ne laissons pas l’histoire s’écrire contre nous », comme l’a rappelé mon collègue, président de le commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, Cédric Perrin.