📚 120ème anniversaire de la loi de 1905 au Sénat.
💬 Aristide Briand : « La loi doit protéger la foi, aussi longtemps que la foi ne prétendra pas dire la loi ».
Je reviens avec quelques jours de retard sur cet anniversaire que nous avons honoré le 9 décembre. Cent vingt ans plus tard, la loi de 1905 n’est ni un vestige, ni un slogan.
Elle reste un bouclier pour chacun : le croyant, le non-croyant, celui qui cherche encore. Elle garantit que la République est la maison commune, et que nul n’y est jugé selon sa foi, son incroyance, son origine ou ses appartenances.
Mais cet anniversaire nous oblige aussi.
Car la laïcité, fidèle à son esprit d’origine, ne doit jamais devenir un instrument de suspicion ou un outil de mise en conformité culturelle. Elle n’a pas vocation à définir une “identité nationale”, pas plus qu’elle n’a pour rôle de surveiller les consciences ou de réglementer l’expression intime des citoyens.
La laïcité de 1905 n’est pas une police des comportements : c’est une garantie de liberté.
Elle ne trie pas, elle ne stigmatise pas, elle ne désigne aucun ennemi intérieur. Elle n’exige pas des individus qu’ils dissolvent ce qu’ils sont pour devenir de “bons Français”. Elle protège, elle émancipe, elle apaise.
À Combes, nous empruntons la détermination.
À Briand, le sens du compromis et de la liberté.
À Jaurès, l’humanisme et la fraternité.
À Clemenceau, le courage d’appliquer la loi sans faiblir.
Ces quatre héritages nous rappellent que la laïcité n’est forte que lorsqu’elle demeure fidèle à sa vocation première : garantir la liberté de conscience, sans excès, sans dérive, sans instrumentalisation.
À l’heure où certains voudraient la détourner pour imposer un récit culturel exclusif ou restreindre des libertés individuelles, il nous revient de rappeler son sens profond : un État neutre qui ne juge pas ; une République qui fait confiance ; une société qui refuse la peur comme mode de gouvernement.
Revenir à l’esprit de 1905, c’est réaffirmer que la laïcité n’est pas un régime de contrôle social mais un cadre de concorde.
C’est refuser que la liberté de conscience devienne le terrain d’une bataille identitaire.
C’est rappeler que la force de la République ne vient pas de la surveillance des opinions mais de la liberté de chacun de penser, de croire, ou de ne pas croire.
En célébrant cet anniversaire, nous renouvelons toutes et tous un engagement simple et immense : préserver la liberté de tous pour que vive la paix de chacun.
👉 Il nous appartient toutes et tous de faire vivre une laïcité de confiance, fidèle à Briand, Combes, Jaurès et Clemenceau, où l’on protège les libertés au lieu de les restreindre, où l’on construit l’unité sans effacer les différences, où l’on choisit la raison et la fraternité plutôt que la peur et la division.
👉 C’est notamment ce que nous ont rappelé lors d’un débat enrichissant Gérard Larcher, Manuel Valls, François Baroin et Raphaël Enthoven.







