🇫🇷 Maires : Pas de crise de vocation chez les sortants !
🏫 Le 107ème Congrès des maires, qui s’ouvre mardi à Paris, s’annonce sous haute tension. Les communes tirent la sonnette d’alarme sur l’effort qui leur est demandé dans le projet de loi de finances que nous allons nous employer à réduire considérablement lors de l’examen du PLF au Sénat pour éviter un effondrement de l’investissement public.
🏫Pourtant et malgré l’instabilité politique, la fatigue et parfois la violence de leurs administrés, les édiles tirent un bilan globalement positif de leur mandat.
🏫 Les maires sont-ils prêts à se réengager ? A l’heure d’aborder les élections municipales 2020, nombreux étaient les édiles confrontés au doute, pour partie résignés, prêts à rendre leur tablier et leur écharpe tricolore. Six ans plus tard, les voilà bien plus déterminés à poursuivre leurs mandats à la tête de leur commune, indique une enquête du Cevipof-Sciences Po en partenariat avec l’Association de maires de France (AMF) rendue publique vendredi.
🏫 Ainsi, 58 % des maires sondés envisagent de se représenter en 2026, soit 9 points de plus que lors de la précédente enquête, en 2019. Ces dernières années, marquées par la crise sanitaire, l’inflation et la forte instabilité politique, n’ont pourtant pas été de tout repos pour les maires. « Beaucoup sortent du mandat fatigués et avec le sentiment d’un travail empêché », mais « le sens du mandat et l’envie d’agir restent puissants malgré la fatigue », écrivent les deux auteurs, Martial Foucault, professeur des universités à Sciences Po, et Pierre-Henri Bono, chercheur au Cevipof. Il n’y a « pas de crise des vocations », analysent-ils auprès de l’AFP.
🏫 L’âge est l’un des principaux déterminants : plus le maire est jeune, plus l’intention de se représenter est forte. Trois quarts des élus de moins de 50 ans veulent rempiler, contre 30 % des plus de 75 ans. « L’exercice du mandat étant de plus en plus éprouvant, tant sur le plan physique que mental, les élus les plus âgés y renoncent plus facilement », indique l’étude. La taille de la commune est une autre variable importante : 75 % des maires de villes de 9.000 à 30.000 habitants souhaitent poursuivre leur mandat, soit bien plus que les élus de communes plus modestes.
🏫 En moyenne, les maires interrogés accordent une note moyenne plutôt satisfaisante, de 6,3/10 au titre du bilan des cinq dernières années. Alors pourquoi certains ne se représentent pas ? Pour beaucoup, c’est l’occasion « de reprendre la main sur une vie personnelle et familiale souvent mise entre parenthèses » ; quand un certain nombre jugent tout simplement avoir rempli leur contrat et « mené leur mission à bien ». Aussi, le niveau actuel des démissions en cours de mandat (plus de 400 par an) représente un phénomène inédit.
🏫 L’augmentation des violences contre les élus joue sans doute dans ce choix. Elle est en hausse de 12 points par rapport à 2020, avec 65 % des maires interrogés indiquant avoir déjà été victimes d’incivilités. Ils sont 8 % à avoir subi des violences physiques. C’est parfois aussi leur famille qui est prise à partie. Au sein des conseils municipaux, la violence reste contenue : seuls 8 % des maires déclarent des séances marquées par une agressivité « au-dessus de la moyenne ».
🏫 A l’heure où le débat national est marqué par la question budgétaire et la problématique du déficit, les élus ne semblent pas, à leur échelon, s’en inquiéter outre mesure, reflétant un « niveau d’endettement du bloc communal [qui] progresse moins vite que celui de l’Etat ». Près de 9 maires sur 10 estiment que la situation financière de leur commune est saine, 10 points de plus qu’en 2022 lorsque frappait de plein fouet la crise énergétique.



